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Loading ...Une petite semaine en Arménie pour se remettre de nos ampoules et déconfitures montagnardes, et puis nous revoilà en Géorgie, prêts à repartir par quatre chemins. Cette fois, nous explorons une nouvelle région, Svanéti et ses tours défensives du 11ème siècle si caractéristiques.
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Arrivés à Mestia, nous sommes kidnappés par un jeune homme sympathique qui nous propose sa guesthouse tout près, qui est en fait la dernière maison tout en haut de la ville, avec une vue charmante sur les montagnes environnantes, mais surtout une énorme côte de 2 km à gravir avant d’arriver. Nous partons directement jeter un œil au glacier Chalaadi, pas mal, mais bon, en enfants gâtés du voyage, nous nous rappelons nostalgiques les glaciers majestueux de Patagonie.
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Le lendemain, direction les « pristine lakes » décrits par le lonely planet, en haut de la montagne. Quand nous arrivons devant quelques flaques d’eau, nous plaisantons : « hé, regarde les lacs, haha ! Bon, trêve de plaisanterie, on continue on va bien finir par les trouver… » Ben en fait, c’était bien ça, les pristine lakes. Faut qu’on trouve un dico, parceque pour nous, pristine, c’était limpides, ou majestueux, ou scintillants, ou cristallins, enfin un truc qui fait rêver quoi. Alors même si le paysage alentours est magique, nous décidons de pousser un peu plus haut, espérant avoir une vue sur le Mont Ushba, de l’autre côté du col. Pour cela, nous enquillons 1700 m de dénivelé. Arrivés tout en haut, nous faisons face à un mur. Pas très haut, 50m de dénivelé peut-être, mais impossible de trouver un chemin pour le contourner. Damn it ! Un polonais a bien réussi, nous l’avons croisé juste avant. La belle vue ne sera pas pour nous !
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Après cet échauffement frustrant, nous partons pour Ushguli. Quatre jours de marche en perspective. A l’office de tourisme, ils nous ont dit que les sentiers étaient parfaitement balisés. Mais tous les touristes que nous croisons nous disent qu’ils se sont perdus, que chaque étape leur a pris plus du double du temps indiqué, certains se sont même retrouvés dans des villes à l’opposé de la destination souhaitée. Nous partons bien stressés, hésitant même à abandonner le projet de rando. Comme nous n’avons plus de tente, nous ne pouvons pas nous permettre d’errer au milieu de ces forêts infestées de loups et d’ours (légende urbaine ou pas ?). Nous prenons assez de nourriture pour tout un régiment cette fois, 3 litres d’eau, nos sacs de couchage… Et puis nous tentons, tous les sens en éveil pour dénicher les marques… Résultat, nous effectuons la première étape en 4h, sans encombre, en profitant d’un paysage splendide !
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Confiants, nous entamons le même jour la seconde étape, la plus critique. Cette fois, le sentier est vraiment mal indiqué. 15 marques d’affilées sur des sentiers droits, et à chaque intersection, plus rien ! Ce qui nous vaut quelques retours en arrière. Mais nous sommes chanceux, nous trouvons toujours la route. Contrairement aux israéliens, polonais, britanniques que nous croisons le soir, qui se sont perdus pendant 7 heures dans la forêt, pour finalement couper à travers bois, en pleine montée ! La chance nous sourit : arrivés en haut de la montagne, un cavalier croise notre chemin. Il vient d’Adishi, notre destination, et nous propose de nous escorter. J’ai même le droit de faire A dada sur mon bidet !
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Nous arrivons donc frais et pimpants à Adishi, ville magnifique dans la vallée, désertée cependant par une grande partie de ses habitants qui ont laissé derrière eux des maisons en ruine. Ville fantôme étrange et lunaire… Nous passons la soirée avec toute la famille, 4 garçons et deux filles. Cyril donne même un coup de main aux travaux des champs. Nous sommes récompensés par des produits frais de la ferme, du lait fraichement sorti des pis, du fromage frais, des yaourts, du pain cuit au feu de bois… C’est bien aussi sans tente !!!
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Le lendemain, départ pour Iprari. Nous avons peu de route à faire, le rythme est donc nonchalant. Notre ami cavalier nous offre même un passage de rivière « gratuit », ce qui est un grand privilège (mais vaut à Cyril un atterrissage prématuré et humide !).
En route, nous nous arrêtons dans une maison au bord d’un chemin, exposant fièrement un portrait de Staline peint sur leur mur aux passants. Ils m’offrent le chacha, un tord boyaux peu approprié au randonneur, mais bien local. Je joue aux cartes avec les enfants de la maison qui s’ennuient royalement, tandis que Cyril siffle des bières avec nos nouveaux amis Tchèques.
Nous arrivons sans embuches à destination à 17h. La journée a été bonne, les paysages incroyables. Jusqu’ici, tout va bien.
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Le lendemain, 4 heures de marche jusqu’à Ushguli, où il nous faudra trouver un taxi pour rentrer. Nous nous sommes mis d’accord avec les Tchèques pour partager une voiture. Après une visite rapide du village, nous trouvons un véhicule, qui n’a que deux places de disponibles. Il s’arrange avec un collègue pour qu’il prenne les deux autres randonneurs. Pas de chance, le chauffeur nous choisit nous. Il conduit un minibus, qui ne tarde pas à se remplir d’un groupe d’adolescents agités. Les Tchèques montent dans le 4×4, qui nous double rapidement, nous laissant bringuebaler sur la mauvaise route. Le groupe entonne des chants a capella. Ca hurle dans tous les sens, mais c’est un spectacle folklorique plutôt réussi. Nous sommes sous le charme (les 5 premières minutes). Ensuite, ça fait mal à la tête.
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Au bout d’une demi-heure, le bus s’arrête. « Look, a church ! Let’s go to the church !!! ». Ils sont tous hyper enthousiastes à l’idée d’aller visiter la fameuse église, perchée tout en haut d’une montagne. Nous, beaucoup moins. On a 4 jours de marche dans les pattes, on aimerait bien rentrer. Nous faisons contre mauvaise fortune bon cœur, d’autant plus qu’ils déballent tout un pique-nique et nous offrent à manger. Nous faisons connaissance avec les organisateurs, un groupe de prêtres orthodoxes et de bonnes sœurs ultra voilées mais sympathiques.
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Nous repartons enfin, pour nous arrêter une demi-heure après. « Look, a church !!!! ». Hein, hein (rire jaune). Visite éclair. Puis nouvel arrêt. Nous chargeons du bois dans le bus cette fois. Puis un adolescent jovial nous dit « come come, we are going to a church » !!!! Ahhhhh! Au secours, à l’aide, c’est un kidnapping !!!! Nous faisons donc un bon quart d’heure de marche pour rejoindre l’église. Les filles se voilent, tout le monde se signe 15 fois, embrasse la porte, les reliques, les icônes, enfin tout ce qui s trouve entre ces 4 murs. Puis procession. Là, je me demande si nous allons être les victimes d’un sacrifice rituel. Je repense à Helmi qui s’était fait kidnapper au Japon par une secte chrétienne qui l’avait baptisé de force. On nous colle un cierge entre les mains : « faites un vœu en l’allumant » ! De concert, Cyril et moi souhaitons que nous sortions de cette église et rentrions presto à Mestia !
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Nous repartons enfin. Il fait nuit désormais ? La route est catastrophique, le bus pas fait pour ces chemins. Les chants reprennent de plus belle, et le chauffeur ne trouve rien de mieux que d’allumer la radio par-dessus et de converser en hurlant avec ses passagers.
Nous arrivons à Mestia à 21h, 3h après les Tchèques, après un trajet de 5h pour 40 malheureux kilomètres. Dure vie. D’autant qu’il faut remonter à notre guest house du bout du village où nous avons laissé un sac, pour se lever le lendemain à 5h pour prendre le bus pour Tbilissi.
Décidément, ces vacances ont été semées d’embuches !
Pour finri, Cyril perd ses lunettes de soleil dans le mashrutka de retour, et nous héritons des strapontins pour un trajet de 12 heures. Mais enfin, même si tous les passagers se signent 4 fois (si si, vraiment), à chaque fois que nous passons à côté d’une église (soit tous les km !), au moins ils ne chantent pas !
Donc voilà des vacances qui s’achèvent, déjà ! Si nous avons vus de magnifiques paysages, testé la cuisine locale (qui se résume quand même pour beaucoup à l’incontournable et écœurant kachapuri), rencontré des gens bien sympathiques, nous avons quand même eu l’impression que ces vacances étaient bien compliquées (plus qu’un tour du monde !). Il se peut bien que pour nos prochaines vacances, nous choisissions la France !
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