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Loading ...Nous voilà On the road again. Pour trois petites semaines seulement. Alors nous avons hésité : farfaraway ou pas ? Et puis on s’est dit qu’on pouvait toujours transformer notre blog « tour du monde » en blog de voyage. Alors voici un petit récit, pour un nouveau pays : la Géorgie.
Quand on dit qu’on part en vacances en Géorgie, les gens nous regardent souvent étonnés. La Géorgie ? L’état américain ? Non non, la Géorgie, le tout petit état du Caucase grignoté par les russes. Ah bon. Mais pourquoi la Géorgie ? Et bien parce qu’il y a des montagnes magnifiques, que c’est à la croisée de trois mondes, ottoman, perse et soviétique, que les gens sont réputés pour leur hospitalité et que la cuisine y est bonne.
Alors voilà, nous avons refait notre sac à dos, revêtu nos plus beaux habits Quechua, et débarqué à 3 heures du matin sur le tarmac de Tbilissi. Ce qui nous a valu une première nuit sur le faux gazon de l’aéroport.
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Un peu ensommeillés, nous avons découvert une ville entre deux temps. Les maisons délabrées témoignent d’un temps prospère, et cohabitent avec des ponts ultra modernes.
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Les églises surgissent à tous les coins de rues, et sont fréquentées par des foules pieuses, femmes voilées, prêtres en longue robe noire et barbe touffue…
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Vue la chaleur étouffante, nous avons vite fuit nous réfugier dans la montagne. Direction Kazbegi. On peut dire qu’on n’a pas été déçus, question chaleur. D’épais nuages masquent entièrement le paysage, réputé magnifique, et il pleut des cordes. Nous en profitons pour dormir un peu. Enfin, quand Cyril dit un peu, c’est jusqu’à 14. Puis à partir de 21h.
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Le lendemain, bien en forme, nous faisons une petite mise en jambes. Montée à l’église Tsminda Sameda, puis au glacier, base de l’ascension du mont Kazbek. Nous nous arrêtons malheureusement là, faute de guide qui nous inspire confiance pour nous y conduire.
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Le lendemain, nous partons pour Akhieli, un village à 20 km des frontières russe, tchétchène, ingouche et d’ossétie du sud. Autant dire que le coin, très tranquille d’apparence, est une poudrière. D’ailleurs, à une heure du point de départ de notre randonnée, un poste frontière. Nous sommes encore en Géorgie, mais il nous faut un visa pour aller dans cette région. Au Kazakhstan, plusieurs personnes nous avaient dit que Cyril ressemblait à un Tchétchène (allez savoir). Le voilà qui s’appuie sur la vitre du poste, qui vole en éclat. Ou comment passer pour un terroriste tchétchène en deux leçons !
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Enfin, nous passons ! Nous en avons pour 10h de marche minimum, avec un passage de col à 3200 m au milieu. Arrivés en haut du col, nous sommes entourés d’un épais brouillard. Difficile de retrouver notre chemin dans cette mélasse. Finalement, nous apercevons un sentier, et nous commençons la descente. Toujours dans la brume. Nous ne profitons pas du paysage.
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Et Cyril est persuadé que nous avons emprunté un mauvais chemin. Que nous sommes perdus au milieu du Caucase, que nous allons arriver en Russie après 3 jours de marche sans nourriture (oui, contrairement à nos attentes, pas de magasin à Juta, village de départ, nous avons donc 6 pauvres pains d’épice dans notre sac), qu’on va nous tirer dessus en Tchétchénie. Sans compter sur les loups qui vont nous dévorer, nombreux dans ce coin.
19h30, toujours pas de village en vue. Toujours pas de vue d’ailleurs. Nous plantons la tente. Autant dire que nous dormons très mal.
Le lendemain matin, réveil aux aurores. Grand beau temps. Vue magnifique… sur le village, que nous apercevons en contrebas !!! Sauvés !
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Nous y allons d’un pas léger. Les habitants nous accueillent chaleureusement, nous offrent à manger. Comme ce sont des éleveurs, tout ce qu’ils mangent sont issus des vaches. Super crème qui sent la vache, fromage très salé… et puis, ceci, que Cyril prend pour de la polenta, et engouffre goulument à pleine cuiller. C’est bien sûr du beurre. Il a eu bien du mal à avaler !
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Nous profitons de la journée pour visiter les deux villages voisins, très peu peuplés. Chimgha n’a même qu’une seule maison. N’y croyant pas et apercevant des tentes au loin, nous nous dirigeons vers elles, pensant : Oh, tiens, ici aussi ils vivent dans des yourtes ! Nous sommes accueillis à l’entrée du « village » par des soldats, mitraillettes aux poings. Hein hein, bonjour, nous pauvres touristes égarés, nous y’en a repartir tout de suite !
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Après avoir fait le plein de produits laitiers, nous repartons à l’aube, pour Roshka. Pour y arriver, il faut passer un autre col à 3000m. A nouveau, le col est noyé dans la brume, nous avons du mal à trouver le chemin, nous suivons vaguement une piste sans rien voir du paysage. Quand nous arrivons enfin sous les nuages, nous apercevons un village, de l’autre côté de la vallée. Nous descendons, descendons, impossible de rejoindre l’autre versant de la montage, dont nous sommes séparés par des gorges profondes. Nous devons trouver un autre chemin, et pour cela, remonter une énorme côte ! Tout cela avec nos sacs de 15 kg. Nous apercevons une ferme en contrebas de l’autre versant de la montagne, descendons à nouveau, espérant pouvoir demander le chemin pour rejoindre ce que nous croyons être Roshka, mais nus la trouvons déserte. Il est 19h, il faut planter la tente.
(les quelques photos sous les nuages !)
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Un taureau nous fixe de façon un peu trop persistante. Il faut dire que notre tente est orange, moi attifée de rose, c’est pas ce que l’on fait de mieux niveau camouflage. Le maudit taureau s’approche, nous nous retranchons dans la tente. La sale bête touche la tente, renifle bruyamment, nous faisons les morts, ultra stressés. Finalement, un gros boum fait trembler la tente ! Il charge, il charge ! Puis nous entendons scrunch, scrunch, scrunch. Le boum était le bruit de sa queue cognant la tente. Le ruminant en avait eu pour son gré, et était reparti à son festin.
Nuit à nouveau mauvaise. Nous qui recherchions les paysages vierges et les villages isolés, nous sommes servis. Pas une âme à l’horizon, comment trouver notre chemin ? Nous n’avons pas assez de nourriture, donc nous ne pouvons pas explorer dans le coin. Il ne nous reste plus qu’un demi pain. Le plus sûr serait de faire demi-tour et de retourner au point de départ, à Kazbegi, seule route où l’on est sûrs de trouver une ville au bout. Mais en cas de brume, nous ne retrouverons jamais le col… Et comment faire tout ce chemin en une journée ?
Lendemain matin, réveil à 5h. Il fait un temps magnifique, c’est notre chance. Nous décidons donc de rebrousser chemin. Comme nous avions prévu d’arriver la veille à Roshka, nous ne sommes partis qu’avec de la nourriture pour le déjeuner. Nous partons donc à jeun. La côte est éprouvante (nous partons de 1700m d’altitude, et montons jusqu’à 3000m). Nous arrivons tout de même au col, à 10h du matin. Youhou, sauvés ! Nous redescendons la côte, pour rejoindre 1900m. Reste un autre col à 3200 à passer. La montée nous parait interminable. J’ai des ampoules a à peu près tous les orteils. Nous arrivons tout de même en haut du col, à 15h30, et avons une séance de rattrapage pour la vue. Il nous reste à redescendre dans la vallée. Encore 4h de marche. On se traine, mais au moins ça descend.
Voici tout de même ce dont nous profitons :
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Arrivés enfin au village, nous sommes épuisés. Nous avons marché 14h aujourd’hui, dont un grand bout de montées. Je demande à la première personne que je vois s’il y a un hotel dans le coin. Il nous ouvre sa porte. Douche chaude, youppie. Sa femme nous prépare un repas que nous avons du mal à avaler. Puis dodo. Ahhhhh, mon dieu quelle journée.
Et où est le plaisir là-dedans ? Ben, dans les quelques vues magnifiques que nous avons eues, dans la joie d’arriver enfin à destination. Sinon, nous sommes écœurés. Contents (autant que surpris) d’avoir réussi cette prouesse (là le moteur, clairement, c’était de se dire que si on arrivait à bon port en une journée, on pourrait mangeeeeer !!!! mais on en a même pas trop profité!), mais tellement endoloris ! Nous voulions repartir ensuite pour Svaneti, une région montagneuse. Changement de programme, direction Arménie. Et qu’on nous parle plus de montagne pour le moment ! Nous, on veut du plat, des tongs, des engins motorisés, des repas quand on a faim. Enfin des vacances quoi !
PS : nous avons depuis regardé notre trajet tracé par le GPS tracker (mais non guideur !) de Cyril, et nous n’étions pas du tout au bon endroit! Le village que nous apercevions n’était pas roshka, qui se situait dans une autre vallée. A priori, en haut du col, dans la brume, nous sommes partis sur un chemin à droite, alors qu’il fallait partir à gauche !!! Rebrousser chemin était une sage décision !
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Après lecture et réaction à chaud, certains passages nous ont bien amusés mais on a ri jaune à d’autres. Ce n’est pas un peu trop improvisé tout cela ?
Enfin, vous êtes revenus en pays civilisé, reposez-vous, et découvrez le pays plus tranquillement.
En tout cas, encore de beaux paysages entre deux nappes de brouillard.
Bises à vous deux.
Vous êtes de grands malades !! Moi qui pensait que vous aviez atteint le summum de l’aventure en tour du monde..! Magnifiques images, comme toujours !
Bisous, revenez entiers
Pas improvisé puisqu’on devait arriver le soir. On n’avait pas prévu de se perdre
Du coup on a du retourner sur nos pas. On aurait pu le faire en deux jours mais on a préféré donner un coup de collier pour pouvoir manger comme il faut le soir même!
Sinon de toute façon nous venons d’oublier la tente dans un bus… du coup plus de tente, plus de camping
(
En attendant de retourner quand même dans les montagnes géorgiennes pour des sorties à la journée on se revigore en Arménie!
Et on espère bien que le summum de l’aventure ne s’est pas arrêté au tour du monde.. sinon ce serait trop triste!
Ouh la la, vous qui vous dites écoeurés par la montagne, vous êtes prêts à y retourner tout de suite ! Incorrigibles ! J’espère que cette fois, même pour une journée, vous emporterez de la nourriture et de l’eau pour trois jours. J’aime bien lire vos articles et voir vos photos mais j’ai eu ma dose de frissons rétroactifs ! Je ne suis même pas rassurée par votre conception du “revigorage” en Arménie. Bref, prenez soin de vous quand même un peu.
Bises
Heureusement l’eau n’est pas une denrée rare dans le coin. Il y a des ruisseau d’eau pure tous les 500m. Bien rafraîchissante.
)!
Pour la nourriture nous en sommes revenus à la cueillette. Il y a pas mal de myrtilles et de framboises sauvages dans les environs.
Mais j’avoue que ça manquait un peu de consistance sur une journée entière.
Mais bon on peut vivre plusieurs dizaines de jours sans manger donc on avait encore de la marge (puisque l’eau était abondante
Alors, toujours motivés pour vous inscrire au club alpin ? 3 jours sans manger, bravo, mais faites attention à ne pas peser moins lourd que vos sacs à dos. Et si vous avez envie de passer quelques nuits confortables à l’hôtel, inutile d’oublier “volontairement” votre tente dans le bus. Profitez bien de votre dernière semaine. Bonne route.
h
Hi les doudous,
Comme d’habitude, les textes de Laure sont criants de vérité et très drôles…:-),mais bon, faites pas trop les kakous et revenez entiers…
Bizzzzz à vous deux
O-M-G