(Pas de vote)
Loading ...Bolivie. Voilà un pays qui sucitait en nous une grande attente. Nous avions entendu beaucoup de choses positives. Surnommée le Tibet Andin avec son haut plateau (Altiplano) à 4000m, entouréesde grandes montages, avec au Nord l’Amazonie et à l’Est les missions Jésuites et le Pantanal, le pays avait tout pour nous attirer ; de plus c’est un des pays les meilleurs marchés du monde, de quoi se refaire une santé financière.
C’était cependant sans compter sur deux éléments perturbateurs :
- Le temps : Le temps quoi court, pas celui qui vente. Notre objectif final est la Patagonie, but ultime de notre voyage, rêve d’enfant, pour revenir en France les yeux pleins de paysages antarcticiens. Il nous reste deux mois avant le retour, autant dire que nous n’aurons pas le temps de passer le mois prévu en Bolivie (ni de s’attarder dans le nord ouest de l’Argentine) ; Au final nous décidons de faire le trajet “touristique bolivien”, pour voir le Best Of en une semaine, entourés de hordes de bus de touristes… on reste donc dans l’ambiance Machu Picchu, où l’authenticité du pays se dérobe devant le succès de la beauté des paysages.
- Les boliviens : certainement une conséquence du trajet que nous avons décidé de suivre, où le but est de presser le touriste comme un citron, mais force est de constater que dès la frontière Pérou-Bolivie passée, les ennuis commencent. Aucun problème en 1 mois de Pérou, des emmerdes quotidiennes en 1 semaine de Bolivie. On se croirait de retour en Thailande. Les (petites) arnaques succèdent aux gens peu aimables. Les commerçants ne décrochent jamais un sourire, ni un bonjour, ni un merci. On ne peut avoir confiance en aucun des prix négociés au préalable ni dans les descriptions de tours clairement affichées en vitrine pour attirer le chalan.
Bref, bienvenue en Bolivie. Notre périple (enfin si on peut appeler ça un périple) commence sur les rives du lac Titicaca à Copacabana. Petite déception, car le lac est nettement moins féérique que ce à quoi nous nous attendions. Le temps laiteux n’est surement pas étranger à cette sensation mitigée, car sans soleil, adieu les eaux turquoises, les criques calanquesques. On passera une nuit sur l’Isla del Sol, le temps de voir un beau coucher de soleil, et d’être prix en otage pour le retour… Ben oui, étant sur une ile, les bateaux ont tout le loisir de pratiquer les prix qu’ils veulent pour le retour (“Si t’es pas content tu restes sur l’île”), avec bien entendu refus catégorique de vendre le billet aller/retour à partir de la côte.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le tour de l’île fait, nous voilà de retour à Copacabana pour se diriger vers la Paz. Nous expérimentons alors une curiosité locale bien bolivienne. Jour d’élection (des élections juridiques), le pays entier est bloqué… pour obliger les gens à voter. Aucun transport en commun ne circule, interdiction de travailler,les gens n’ont plus le droit de consommer de l’alcool (avec descente de flics dans les bars pour sniffer les verres), les villes sont désertes.
Il nous faudra donc patienter un jour de plus pour nous rendre à la Paz, traverser un curieux bac sur le lac et découvrir la ville… Sans beauté, mais non sans charme. Echelonnée entre 3400 et 4000m d’altitude au pied de magnifiques montagnes enneigées à plus de 6000m, nous avons devons nous un véritable chaos urbain. Les habitations se succèdent à perte de vue à flanc de montagne et la population est très majoritairement indigène contrairement à Lima ou à Quito. La ville est hyper active. Des stands de rues, des gargottes, des marchés gigantesques qui envahissent des quartiers entiers, parfois non goudronnés, des manifestations quotidiennes contre le président (indigène aussi mais plus proche du dictateur corrompu que du héros local… on en a entendu des vertes et des pas mures de la part des locaux déçus par la politique de celui dont ils attendaient tant (ou quand le pouvoir fait perdre la tête)).
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Enfin bref, en résumé on a aimé La Paz, malgré l’absence de batiments coloniaux ou de cathédrales gigantesques. Comme quoi, une ambiance urbaine, ça ne s’invente pas.
Cap alors sur Potosi, anciennement ville la plus prospère,la plus riche et la plus peuplée du monde (devant Paris et Londres) grâce à cette montagne…
|
|
|
…et aujourd’hui, seulement la ville de cette taille la plus haute du monde (à 4100m, avec plus de 100 000 habitants)
Elle ne paie pas de mine (c’est le cas de le dire!), mais dans ses entrailles se cache (cachait) la plus grande réserve d’argent du monde. L’argent extrait aurait permis de construire une double voie routière en argent entre Potosi et Madrid. Aujourd’hui 800 mines pacourent la montagne, et 10 000 personnes y travailleraient encore (selon les locaux, mais vraisemblablement beaucoup moins) dans les vapeurs toxiques, avançant dans la montagne à coup de dynamite en vente libre dans les boui-bouis de la ville.
De ces mines gigantesques vient la richesse de l’Europe (et certainement le service en argent de grand mère), entrainant bizarrement le début de la fin de l’Espagne devant tant d’argent (si les économistes peuvent nous expliquer ce serait pas mal 
)… et l’expression bien connue “C’est le Pérou” (la Bolivie et le Pérou ne faisant qu’un dans le passé).
La ville en elle-même est classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour sa grande richesse architecturale.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Quand aux mines, nous sommes allés y faire un petit tour en comptagnie d’anciens mineurs qui ont pu nous faire découvrir leur monde.
|
|
|
|
|
|
Au programme, déambulation dans des tunnels qui tiennent depuis des centaines d’années par l’opération du Saint Esprit, bruit de dynamite étouffé, rencontre avec des jeunes mineurs tirant des chariots ou portant 50kg de roche sur leur dos (sachant que dans la plupart des galeries on ne tient pas debout)…
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
…et présentation du dieu Tio à qui nous avons donné quelques offrandes pour la sécurité des mineurs et partagé un apéro à 96° d’alcool… Tous les vendredis soirs, c’est bourrage de gueule en compagnie de Tio : si la semaine a été bonne, on offre (et boit ) beaucoup d’alcool pour remercier le protecteur. Si la semaine a étémauvaise, on offre et boit encore plus d’alcool, car c’est peut-être parce qu’on n’avait pasétait assez généreux la semaine passée que la récolte était décevante !
|
|
|
Les femmes sont, elles, interdites de mines (pour travailler ) car elles rendent jalouse la déesse Pachamama, protectrice des mineurs… Et puis, comme dira notre guide, les femmes, c’est pas drôle, car on peut pas leur mettre un doigt dans le troufignon pour rigoler quand elles montent une échelle où les insulter comme des chiennes lorsqu’elles ne travaillent pas assez bien.
|
|
|
Nous ressortons de la mine, pleins d’anecdotes, bien racontées par nos deux guides mineurs qui ont échappé à leur triste sort : mort moyenne à 45 ans et retraite si cotisation jusqu’à 60 ans… cherchez l’erreur. Cependant les mineurs gagnent en moyenne 2 fois plus qu’un professeur et certains ont construit de grande fortune en tombant sur un bon filon… les conflits se réglant à coup de dynamite. Nos guides ont préféré apprendre l’Anglais et devenir des gringeros (ils exploitent maintenant le filon gringos) à la grande fierté de leurs mères.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les posts qui peuvent vous interesser:
Loading ...
Félicitations
Parce que je n’aurais pas pu entrer dans les mines….
Bizzzzzzzz à vous deux
En tout cas, magnifique photo de coucher de soleil et celle avec les 2 bb lamas : trop mimi
Pour nous, la Bolivie, c’est aussi la musique (flûtes de pan …)mais c’est sûrement une imazge folklorique exportée dans nos rues mulhousiennes. Pourquoi aller si loin pour chercher des mines d’argent alors qu’il y en a aussi dans les Vosges, plus exploitées il est vrai ? (Laure, sais-tu qu’il y en avait une au Haut des Frêts au XVIII° siècle ?)
La Paz a l’air d’être une ville étonnante, avec ses maisons à flanc de coteau.
Bisous à vous.
Les mines me faisaient un peu penser aux carrières de Paris.
En ce qui concerne l’argent, la montagne de Potosi semblait être impressionnante. Ils en ont sorti pendant des dizaine d’années de l’argent pur.
Ca n’a pas suffi aux Espagnols de piller tout l’or des incas, il leur fallait TOUTES les ressources.