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Des citadins à la campagne…

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Après avoir fait un tour express à Vientiane, capitale endormie mais somme toute charmante du pays, qui affiche partout la couleur (nous avons admiré la faucille et le marteau qui volaient fièrement devant la “capital tower” d’une grosse banque), nous nous sommes dirigés vers Luang Prabang.

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Nous avons débarqué à 4h du matin, après une deuxième nuit consécutive dans le bus, dans la ville inscrite au patrimoine mondial de l’unesco. C’est mignon, certes, mais tellement touristique qu’il n’y a plus d’habitants dans la ville. Uniquement des guest houses et des restaurants qui vantent leur happy hour, et qui s’alignent, fraichement ravalés, le long du Mekong.

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Nous avons tout de même échangé avec le gardien d’un pont, qui nous a fait boire un petit shot de son alcool de riz, avant de nous montrer ce qui baignait dans le fond de la bouteille : “oh, ce sont plein de pousses de soja qui ont germé ?” “Non non, c’est un scolopandre, que j’ai trouvé sur le petites marches dans le jardin !” Hum hum… Bien heureux les sourds muets aveugles. Parfois il vaut mieux ne pas comprendre !

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Le lendemain, cap sur Nong Kiau, sur la rivière Nam Ou. On se gèle les miches, mais on a un petit bungalow avec vue sur la rivière. Nous partons faire une belle ballade pour admirer les montagnes alentours, en nous disant que le lendemain, nous en gravirons une pour prendre un peu de hauteur. Les guides étant hors de prix, nous leur rions au nez et déclarons haut et fort que nous la gravirons seuls, notre petite montagne.

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Levés aux aurores le lendamin matin, bien chaussés, nous partons gaiement. Après une bonne demi heure dans un sens, toujours pas de chemin. Zut de zut, mais c’est par où qu’on monte ??? On fait demi tour, on demande notre chemin au monsieur de notre guest house, qui travaille à l’office du tourisme, et croit parler français. Nous tentons un nouveau sentier. Chouette, ça grimpe, c’est bon signe. En 5 min, nous sommes au sommet de cette côtelette. Bon, nouvel essai, de l’autre côté du pont. Demi tour après 30 minutes. Mais bon sang, on est encerclés par les montagnes, et pas une seule ne s’ouvre à nous !

Un peu honteux, avant de déclarer forfait, nous tentons un dernier chemin. Cette fois c’est parti, nous nous enfonçons dans la jungle sauvage. En chemin, deux gamins qui jouaient sur un chantier se greffent à notre petit groupe, et font l’ascension avec nous. Ils doivent avoir trois et quatre ans, et sont évidemment chaussés de tongs. Mais ils galoppent ! Arrivés pas tout à fait en haut, nous déboulons sur un champ de bananes. Des paysans se moquent de nous quand nous leur disons que nous cherchons le sommet, ce qui sonne la fin de notre expérience. Les petits garçons quant à eux sont enchantés de trouver un champs d’aubergines en chemin. Ils courent partout et ramassent des légumes. Ils n’auraient pas été plus heureux au milieu d’un champs de bonbons!

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Bref, forts de cet échec, nous mettons le cap sur Luang Namtha, à la frontière avec la Chine. Nous partons pour un trek de deux jours dans le parc national du NPA. Pour une fois, notre guide impose un bon rythme. Ca grimpe, on sue on souffle, mais on est bien contents, la jungle est touffue, parfois luxuriante, et nous sommes avec deux allemands plutôt sympathiques. Quant à nous, le guide nous appelle les “falangs”. Ca veut dire “gros nez”, c’est comme ça que les laotiens appelaient les colons français. Flatteur,de raviver le petit nom pour nous !!!

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Le guide est assez bavard, il nous raconte plein de belles histoires, sauf que nous avons quelques problèmes de compréhension. Il parle anglais avec un accent à couper au couteau, et nous entendons parfois des choses étranges : “les laosiens vont se faire soigner en thaïlande parsque c’est toxique” – “quand quelqu’un est malade dans la région on l’exile et on le tue” – “pour faire de l’acool de riz on fait macérer des yeux” – “là vous mangez des lézards de mer”. Bref, on a fini par accepter que tout ne soit par forcément logique.

[simage=3210,144,n,left,]D’ailleurs, le soir, nous avons dormi chez l’habitant, dans une maison isolée où là aussi, il se passait des choses étranges : la basse cour formait un groupe soudé, et dès que notre hôte lançait des graines, canards et poules se précipitaient d’un commun accord. Et au milieu de la meute, un porcinet, qui faisait tout pareil que ses copines les poules. Le pauvre présentait quelques troubles de la personnalité. Et à force de se prendre pour une poulette, le coq en perdait la tête et lui courait après pour lui faire des mamours !

Parmi nos grands apprentissages de ce trek, l’un des moments forts fut sans hésiter l’accouplement d’un canard et d’une cannette. Rien de neuf sous le souleil me direz vous. Mais en fait, nous avons été intrigués en voyant la pauvre femelle écrasée au sol par le mâle qui se débattait dans tous les sens sans visiblement arriver à marquer un but. Finalement il a capitulé avant de gagner bataille. Et quand il s’est relevé, quelle ne fut pas notre stupeur quand nous avons découvert qu’en guise d’attirail, il trimbalait entre ses pattes une espèce de queue de cochon en tirbouchon, renversée et flageollante. Alors avec ça, la pauvre bête est forcément bien embêtée ! Dame nature fait généralement bien les choses, mais il faut bien avouer que sur ce coup, elle a foiré !

Le soir, au coin du feu, les petits porcinets rejoignaient le groupe des humains pour se réchauffer joyeusement en famille. C’est qu’il faisait friquet. L’un d’entre eux, je vous laisse deviner lequel, avait même la chair de poule. D’ailleurs on les aurait bien encouragé à se rapprocher un peu (hum, un bon cochon de lait !!!)…

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On en viendrait à perdre la boule dans cet environnement schyzophrène (d’ailleurs le lendemain je me prenais pour un flamand rose…).

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Le soir, notre guide déclare forfait assez tôt : à 19h, il est couché ! C’est qu’il a bu un quart de verre de bière, et est complètement bourré ! Il devient tout rouge, marmonne dans sa barbe, et puis pof, dodo, pour cuver jusqu’au lendemain matin… Belle performance !

Dans cette vie de campagnards, Cyril, se prenant pour un scout, a tenté de maintenir le feu en le relançant avec du bambou. Tout fier de lui, il admirait les belles flammes que le bambou lançait, quand tout à coup… BOUM ! La dame de la maison sort un peu inquiète, et nous montre le bambou. Ben oui, braves gens, ça explose quand ça brûle, le bambou ! Ah, ben fallait pas laisser les gros nez jouer avec le feu !

[simage=3234,144,n,left,]Lendemain matin, réveil avec les coqs (sale bêtes, y’a vraiment qu’au vin que c’est bon), puis nous reprenons la route. Le petit chien de la maison nous suit. Le guide devra le ramener sur ses épaules à la fin de la journée…

Nous pouvons observer de magnifiques forets, de la jungle sauvage, mais aussi, malheureusement, de vastes espaces fraichement défrichés, malgré le parc national (corruption oblige). Et surtout, des champs d’hévéa (pour le caoutchouc), à perte de vue. Et qui sont derrière ce carnage ? Les Chinois, bien entendu. Dans dix ans, à ce rythme, il ne restera plus rien de la jungle birmane, laosienne, vietnamienne… Nous ne sommes pas encore chez eux qu’ils nous effraient déjà. Allons voir cela de plus près. Demain matin, nous passons la frontière !

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PS : et je viens d’apprendre que ma meilleure amie a eu un petit Adam hier, au moment où nous remontions la jungle (et j’y ai pensé à ce moment même !). Et voilà un deuxième bébé que je ne verrai pas avant Noel, snif… Mais félicitations à la maman, je pense bien à vous !

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4 Responses to " Des citadins à la campagne… "

  1. Marie says:

    Je m’attendais à retrouver des photos assez semblables à celles que j’ai vues cet été après le voyage au Laos des Morel/Lainthavilay, mais rien de tel (sauf les bonzes, hein Thibault et Maxime !). Vous n’avez pas visité les mêmes lieux visiblement. Les paysages sont là aussi superbes.
    Je constate que la pilosité de Cyril s’adapte à la végétation luxuriante de la jungle ! Il y a des victoires difficiles à pérenniser, Laure.
    Bonne continuation en Chine.

  2. Lolo says:

    Oi c’est vrai que c’est très beau. Du coup on serait bien restés plus longtemps pour explorer un peu le sud aussi, mais ce sera pour une prochaine année sabbatique ! Sinon pour la pilosité de Cyril, c’est un peu le drame, parce que tout est cher en chine, donc on se concentre sur les dépenses essentiels, et il faut bien avouer que le rasage n’en fait pas encore partie. Du mins tant que les chinois ne partent pas en courant quand cyril arrive… Donc bisous poilus pour un petit moment encore !

  3. Camille says:

    Sympa, l’étape au Laos, vous comptez y retourner ou pas? Bisous <3

  4. Lolo says:

    Salut Camille,
    Oui, c’était vraiment sympa, mais beaucoup trop court ! A peine une semaine…. Donc on a envie d’y retourner, et de faire aussi le Cambodge, par la même occasion, qu’on a zappé ! Et cette fois je m’arrangerai pour aller voir ta tante et faire une escapade dans le village de Som, depuis le temps que j’en ai envie… Avec la p’tite famille Laintavilai peut-être ???
    Grosses bises

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