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Lost in translation (part 2)

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  • Le bruit

Les nuits sont bruyantes à Java. Chaque nuit, à 3h du matin, un type hurle dans un micro. Il n’a pas l’air particulièrement agressif, paraitrait même qu’il nous invite à le rejoindre pour la prière nocturne. N’empêche, depuis 10 jours qu’on est là, on n’a pas répondu une seule fois à l’invitation. On pensais bien qu’en faisant les morts il se lasserait de s’égosiller comme ça au milieu de la nuit. Pensez-vous, il est tenace. Cyril a bien été tenté d’ouvrir la fenêtre pour dire à Muezzin (paraîtrait que c’est son petit nom), de la fermer pour nous laisser dormir tranquilles. Mais il s’est rappelé que ça n’avait pas porté chance à OSS 117, et que c’était même passé pour de l’intolérance. Alors on prend notre mal en patience, et on tente de se rendormir. Jusqu’à ce que les coqs prennent le relais, à partir de 5 heures du matin, ce qui nous permet de rêver de coq au vin… Malheureusement, l’île a été colonisée par les hollandais (enfin je suis contrainte d’utiliser le terme de néerlandais sinon je vais me faire tirer les oreilles par un monsieur van der…), et ils n’ont malheureusement pas importé cette tradition culinaire.

  • L’odeur

L’Indonésie à la saison des pluies, outre le fait qu’il y pleut tous les après-midi (pouvaient pas prévenir ???), et bien c’est très, très humide (peut-être y verrez vous un rapport de cause à effet). Et ça a pour inconvénient majeur, outre le fait qu’il est impossible d’avoir une coiffure correcte, qu’il est impossible de faire sécher le linge. Alors on a beau rincer, frotter au savon, essorer à s’en faire des ampoules, le linge reste étendu pendant trois jours, et ne sèche pas. Conséquence : on PUE ! Mais pas discrètement, subrepticement si jamais on nous frole de trop près. Non non, on dégage un fumet épais et lourd de moisi et de renfermé qui nous colle à la peau ! Et le pire, c’est que les Indonésiens, eux, malgré les 30 degrés, l’humidité et les manches longues des dames, sentent la lessive à plein nez. Je me suis déjà retrouvée coincée plusieurs fois sous l’aisselle d’un Indonésien dans un bus blindé, et après la frayeur originelle, j’ai pu constater qu’il dégageait une agréable odeur de jasmin. Alors que nous, autant vous dire qu’il vaut mieux éviter de se retrouver coincé sous nos aisselles. Comment font-ils ? Quand nous quittons nos chambres d’hotel le matin et qu’on nous demande si nous souhaitons qu’ils fassent le ménage, nous hurlons en coeur que ce n’est absolument pas nécessaire, trop honteux qu’ils puissent découvrir l’odeur pestilentielle qui s’inscruste dans nos chambres. Une bonne résolution pour la suite : trouver un lavomatique !!!

  • L’art de la tolérance

07-Feb-2011 12:29, NIKON CORPORATION NIKON D80, 5.6, 90.0mm, 0.002 sec, ISO 100
A Java, ils sont principalement musulmans. En ville, une minorité de femmes est voilée. A la campagne en revanche, presques toutes portent le voile. Chaque village a sa (ou ses mosquées) qui appellent régulièrement à la prière. Mais l’Islam local fait la part belle aux traditions hindoues et bouddhistes, et s’arrange comme il l’entend avec le coran. Notre guide, à Banyuwangi, était pratiquant, mais nous a parlé longuement de sa passion pour le Jack Daniel. Quand nous lui avons demandé si ce n’était un peu contradictoire, il nous a répondu : “pourquoi ? C’est bon le whisky !”. Une autre fois, nous prenions un bus peuplé de femmes voilées et d’hommes en costume traditionnel. Tout le bus avait les yeux rivés sur la télé qui passait un concert de la star locale, qui simulait un orgasme sur scène dans une tenue plus qu’affriolante. Si ça ce n’est pas de l’ouverture d’esprit !

  • Les visiteurs nocturnes

12-Jan-2011 21:01, NIKON CORPORATION NIKON D80, 5.6, 105.0mm, 0.4 sec, ISO 640
 Hier soir, en rentrant dans notre chambre, nous découvrons un clandestin dans notre chambre. Un rat s’était réfugié dans nos sacs ! En nous voyant, il a eu aussi peur que nous, et s’est enfui sous la porte. Beurk. Court répis : nous voyons une ombre massive se faufiler derrière les rideaux. Nous faisons des pronostiques : chauve souris ? Serpent ? Nous tapons des pieds, tirons les lits, secouons les rideaux. Rien. La bête féroce a du sortir pas la fenêtre. Quand soudainement : un rat ninja surgit sur la tringle à rideau, se retrouve coincé devant une fenêtre close, donc fait un saut d’un mêtre contre le mur d’à côté avant de faire un triple lootz piqué pour rejoindre le sol, deux mêtres plus bas, pour filer sous la porte . Au secours !!!!! Aucun doute que dans un combat au corps à corps, c’est lui qui gagne. Nous nous couchons, peu rassurés. Et au milieu de la nuit, j’entends un froissement de sachet. L’ennemi a repris l’offensive et charge sur notre sac à brioche. Aux armes ! Je réveille Cyril, qui se met d’un coup au garde à vous. Nous tirons le sac. Le rat est en déroute. Il effectue une retraite sous la porte. Nouvelle trêve, nous avons une permission d’une heure. Puis retour au front : le rat ninja contre attaque. Il se rue sur les vivres, prend possession du mont brioche, avant de connaitre une défaite définitive. C’est la débandade, il fuit, nous nous barricadons.

Au petit matin, après une nuit de combat, nous reprenons des forces avec une brioche amputée…

  • Les brioches

Pour le petit déjeuner, nous achetons des brioches industrielles au goût chimique passable, mais qui font bien l’affaire, pourvu qu’elles soient fourrées au chocolat (enfin, quelque chose de gras et marron qu’ils appellent ainsi) ou à la myrtille. Ceci dit, ce matin, ils ont dépassé les bornes. On avait bien vu que la brioche avait une drole de tête, mais on se demandait seulement si elle était au chocolat et à la pomme ou au chocolat et à la noix de coco. Rien de cela : elle était au gruyère et au chocolat !!! Amoureux de la gastronomie, passez votre chemin !

  • Vivre avec 20 euros par jours

Pour l’instant, nous tenons notre budget. Mais cela demande d’être attentif. Cyril a décidé d’apprendre à compter en Indonésien, ce qui est très utile car beaucoup de nos interlocuteurs ne parlent pas un mot d’anglais. Malheureusement, les premières tentatives de baragouinage local n’ont pas été un franc succès. Cyril a glorieusement reconnu le 2 et le 5 dans l’addition, mais il a tendu 25 000 roupies, alors qu’on nous en demandait 12,5 ! Une autre fois, alors que nous avions négocié 40 000 Rp pour un trajet de minibus, à notre arrivée, le chauffeur nous en réclame 50 000. Cyril comprend cette fois bien le chiffre, et tend donc gaiement un billet de 50 000. Je dois donc repasser derrière pour faire comprendre au chauffeur qu’il a bien intérêt à me rendre 10 000 ! Hier encore, nous prenons le bus, croyant qu’il nous emmène au temple de Borodudur. NOus avons lu que le trajet coutait 25 000 Rp pour deux. Je tends donc la somme au contrôleur, qui accepte sans sourciller ma petite fortune, avant de nous débarquer à la gare routière des bus qui eux, vont à Borobudur. J’ai donc dû négocier avec le contrôleur pour qu’il me rende 20 000 Rp. Nous y sommes arrivés, 5 000 par 5 000. Il me rendait à chaque fois un billet de 5 000, avec une bouille de gamin à qui on prend ses bonbons. Au bout de 4 fois, le compte était bon. En règle générale, ils tentent parfois de traire le touriste, mais sont plutôt honnêtes !

  • Le sourire

22-Jan-2011 10:03, NIKON CORPORATION NIKON D80, 5.6, 105.0mm, 0.005 sec, ISO 200
Les Indonésiens sont ultra souriants, sympathiques, chaleureux. Ils nous arrêtent très régulièrement dans la rue pour nous demander d’où on vient, où on va… Le seul inconvénient, c’est que quand ils ne savent pas, ils répondent quand même à nos questions, toujours avec le même sourire. Résultat, une fois sur deux, quand nous demandons notre chemin, on nous envoie en souriant dans la mauvaise direction ! Chaque ballade comprend donc d’innombrables détours, souvent de plusieurs km, car leurs routes ne bifurquent jamais. Une fois que nous sommes sur un chemin, c’est parti pour 3 km minimum. Rajoutez à cela le retour pour revenir au point de départ et emprunter cette fois la bonne route, et vous aurez des ballades de 10 à 20 km en plein cagnard, souvent avec des côtes de 45%. Autant dire qu’en rentrant, on aura des cuisses de courreurs de fond ! Mais bon, on se met à la mode locale, on garde le sourire !

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4 Responses to " Lost in translation (part 2) "

  1. Adèle says:

    Mais on aurait presque envie de vous plaindre avec tout ça ! Vivement le retour en France avec les clochers pour remplacer le muezzin, le coq au vin qu’on ne laisse donc plus chanter, les cafards à la place des rats et un budget de 20€ pour 30 minutes (période de soldes oblige…) !
    Bon courage !!!

  2. Marie says:

    Je note, Laure, que ton assimilation à la population locale n’est pas complète : tu ne portes pas le voile parmi de jolies javanaises qui, elles, sont voilées.
    A ce que je vois, vous avez des nuits trépidantes. Et si vous laissiez vos brioches devant la porte de votre chambre ?…Les rats pourraient manger sans être dérangés, les pauvres ! Visiblement, votre odeur si répulsive n’a pas d’effet sur eux, ou alors, elle les attire, allez savoir.

  3. Lolo says:

    Ben si maman je m adapte, figure toi qu aujourd hui, je me suis baignee en birkini (tu peux googler si tu ne sais pas ce que c est).

    Quant aux soldes, c est un vieux souvenir (mon choix entre mes deux t-shirts le matin me le rappelle)!!

  4. ThoVer says:

    Et ce n’est que maintenant que je vois que j’ai eu droit à une petite dédicace … il y a du progrès à ce que je vois ;-)

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