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Nomad’s land, c’est fini !

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Nous revoilà en Chine, de retour de notre trek de 13j au Kirghistan !

Première impatience :

se doucher.

Cyril a réalisé l’exploit de ne pas se laver les cheveux pendant deux semaines. A la fin, il aurait pu jouer dans une pub pour le gel l’Oréal : tempête de neige, de grêle, vents à 180km/h, rien ne bouge, la touffe est fixe et soyeuse. Moi, j’avais tenté un lavage inopiné dans une rivière alimentée par les neiges des sommets, je m’en étais tirée avec une face congestionnée et un stalactite sur la tête, ça a fini de décourager le bonhomme.

Pour le reste, nous avons réussi à frotter un peu ce qu’il fallait au gant de toilette de temps en temps, ce qui nous a permis de ne pas tout à fait égaler les bouquetins des montagnes. Mais une bonnne douche chaude, ah, le grand luxe ! Arrivés à Bishkek, nous avons été accueillis par Azamat, l’organisateur de notre séjour. Il nous a hébergés chez sa tante. Super sympa. Nous arrivons donc chez elle, et demandons gaiement : où est la douche ???? Ah, mes cocos, il n’y a pas de douche ici… Un jet d’eau froide au fond du jardin.

Noooooooooooooooooo !!!

Mais finalement, par l’odeur repoussé, il nous a emmenés dans des banias, garçons tous nus d’un côté, filles idem de l’autre, pour se frotter et se décaper. Huuuuuuuuummmmmm, les petits plaisirs simples de la vie !!!

Deuxième urgence :

faire une lessive.

Nous avons épuisé tout notre linge propre, et pourtant, ce n’était pas faute d’économie : notre premier polo nous a duré 5j, en le portant nuit et jour. Il faut dire qu’il faisait tellement froid que nous n’avons même pas tenté le torse poil express du changement de t-shirt. Le problème est venu cependant rapidement, sans conteste, du sud, et de nos panards, qui ont macéré deux semaines dans des chaussures mouillées.

La première trempette pédestre était toute à notre honneur : nous nous sommes enfoncés dans un mètre de neige pour atteindre un lac de l’autre côté d’un sommet enneigé. J’ai même dû creuser une ou deux fois pour déterrer/déneiger un pied resté enseveli.

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Donc dès le deuxième jour, chaussettes et chaussures faisaient splash. Nous avons bien tenté de les sécher au coin du feu le soir, ou quand le soleil pointait son nez, mais chaque passage de rivière (et il y en avait), était un défi à notre sécheresse pédestre. Cyril a même fini par filmer le moindre enjambement de caillou dans l’eau, attendant la chute, qui, je dois bien le dire, arrivait plus souvent que souhaité. Voici d’ailleurs le résultat de la plus belle :

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Tout cela pour dire que nous avons usé toutes nos chaussettes, que nos chaussures sont maintenant cosa non gratta dans les bus et les chaumières, et que nous sommes mortifiés quand nous devons enlever nos grolles dans un endroit fréquenté car nous infestons en moins de deux un périmètre de sécurité de 1km2.

Bref, maintenant que nous sommes revenus à la civilisation, et à des températures estivales, nous ne pouvons entretenir la réputation des français qui cocottent. Vite, un lavomatique !

Troisième nécessité :

dormir.

La tente, c’est bien sympa, sauf :

Quand il pleut et que nos sacs de couchage sont humides, car notre guide nous avait bien dit de nous arrêter à 16h en regardant le ciel d’un air douteux, mais que nous avons voulu pousser un peu, finalement dans le brouillard, sous un déluge dilluvien qui s’est transformé en tempête de neige !

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Quand le terrain est en pente et qu’on se retrouve écrasé contre la toile mouillée car elle n’a pas été bien tendue, ou à écraser un garçon qui, pour je ne sais quelle raison, n’apprécie que moyennement le rouleau compresseur nocturne.

Quand il fait froid, qu’il neige, et que la seule solution pour se réchauffer c’est de faire sac de couchage commun avec son copain, mais que du coup le moindre mouvement doit être cordonné : je change de position, je me mets sur le côté droit. Ah non, le gauche steuplé. Mais on y a été il y a 5 min à gauche. Oui mais à droite j’ai une branche dans le dos. Bon ok, mais après on passe face nord. Bref, autant dire que les nuits ne sont pas de tout repos !

Nous avons d’ailleurs été coincés sous la tente une journée entière à cause de la neige, et le froid était un défi permanent.

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Extraits de conversations choisis de cette journée mémorable : “Ohlalala, c’est terrible…

Quoi, t’arrive pas à te réchauffer ?

Non, pire, je dois pisser.

Oh non, mon pauvre, dur dur. T’es sur, tu dois vraiment sortir ?

Oui là, j’en peux plus.

Courage alors, soit brave, tu fonces derrière le bosquet, tu dégaines, tu tires, et tu reviens aux abrits avant d’avoir été enseveli par la poudre !”

Autre moment de la journée :

“Bon, j’ai hyper faim, il faut agir. On fait quoi, on sort jusqu’à la tente de Niki pour prendre des vivres ?

Ca va pas, je mets pas le nez dehors. On peut bien tenir jusqu’à ce soir.

Je suis pas sûr, il est déjà 15h, je crève la dalle.

Bon on tire à la courte paille pour savoir qui sort ?

Ah non, je veux pas prendre ce risque.

On a qu’à faire un jeu pour passer le temps et oublier qu’on a faim alors…. On a qu’à dire les premières lettres de chaque mot pour deviner une phrase ? Vas-y…

JHF…

Hum, je vois pas…

J’ai Hyper Faim !”

Quand nous sommes encerclés par des animaux sauvages. Un matin, réveil brusque : un animal non identifié pousse des cris terrifiants près de notre tente. Il renifle bruyamment, pousse des grognements. Nous savons qu’il y a des loups dans le coin. Terreur ! On va finir dévorés par une bête féroce ! Cyril s’apprête à affronter une mort atroce, il ouvre la fermeture éclair de la tente, passe une tête, et Oh !!! Une effrayante vache broutte notre tente ! Vade retro, satanas !!! En tous cas, mon mec à moi, il est trop fort d’avoir même pas eu peur d’affronter la vache !

Cinquième obsession :

mangeeeeeeeeeeer !!!!

Ben oui parce que là, quand même, faut pas déconner, mais la bouffe kirghize, c’est pô bon. La spécialité du pays, tout comme au kazakhstan, c’est quand même le pain au beurre. Alors, certes, du bon beurre, fraichement sorti des pis de la vache, et du bon pain, fraichement concocté par ces dames (chaque maisonnée fait son propre pain). Mais sinon, rien de rien ! Enfin, si, le plat que l’on nous a servi partout, c’est des pâtes avec des patates (et du pain, bien entendu).

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Nous sommes partis avec des kilos de vivres sur notre pauvre cheval, et nous avons découvert le paquet surprise au premier pick nick : du pain, de la saucisse à s’en étouffer(hum, la bonne saucisse en plastique), du fromage en plastique, et, cerise sur le gâteau, gu gras de sanglier. Si tout est bon dans le cochon, ce n’est pas le cas chez son cousin des bois. Le blanc sans rose, c’est pô une bonne idée ! En plus, Miki nous le servait au petit déjeuner ! Glups. Sinon, des kilos de bonbons, du chocolat, des fruits secs. Et puis pour le soir, et bien, pâtes patates, évidemment !

En plus, un ravitaillement était prévu le 9ème jour, mais suite à un petit problème d’organisation, il n’est arrivé que le 13ème (soit dernier). Donc nous avons eu la bonne surprise, le 10ème jour, de découvrir au pick nick du midi, après 5h de marche ardue, qu’il ne restait à se mettre sous la dent que le gras de sanglier, que nous avions économisé !!!

Bon, mais quand même, on fait la fine bouche, mais il faut dire que les nomades ont vraiment le sens de l’hospitalité. Nous avons été invités plusieurs fois à nous réfugier sous une tente ou dans une yourte pour boire le thé, avec une louchée de lait encore chaud (et poilu), et tremper un bon bout de pain dans du beurre coulant, c’est bien réconfortant.

Le schnaps est aussi la tradition du pays, héritage soviétique oblige. Et attention, quand on débouche une bouteille, faut la finir ! Moi j’ai l’excuse d’être une fenotte pour passer mon tour, mais Cyril a dû s’enfiler toute une bouteille à coup de “Kirghize – francia, freunds ! Nazdrovié !” (ben oui, ils baragouinent allemand des fois, va savoir), en compagnie d’un kirghize très amical qui ne voulait pas nous laisser partir, même si sa fenotte à lui hurlait dans la roulotte, visiblement peu heureuse de le voir s’égayer (l’alcoolisme est un vrai problème par là-bas).

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Enfin, nous avions hâte d’arriver en Chine pour manger un bon plat chinois. Et dès hier soir, nous avons fait un festin, et nous sommes ébais devant le plat qui nous a été servi, et dont les trois quarts des ingrédients n’étaient pas mangeables, là juste pour donner du goût (anis étoilé, piment, gingembre, ail, épices…), chose impensable au kirghistan, où au mieux, on vous sert un concombre avec du sel, mais seulement si vous êtes chanceux !!!

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4 Responses to " Nomad’s land, c’est fini ! "

  1. Adèle says:

    Eh ben autant vous nous avez donné envie jusqu’à présent, autant là je ne regrette pas d’être dans ma pauvre Alsace ensoleillée ! Nous nous lavons tous les jours, mangeons à notre faim, dormons sur des lits avec matelas (si si je vous assure…), enfin le rêve quoi !!! Ceci dit, on se retrouve aussi un peu serrés sur nos paillasses parfois, après une attaque surprise de petits lutins, moins odorants que vous donc on supporte !
    Bises et bon retour à la civilisation

  2. marjolaine says:

    salut les jeunes.
    a ce que je vois la dernière virée n’était pas de tout repos. j’adore les photos sous la tente (quelles têtes !!!). il va falloir reprendre des forces pour la suite. et bonne douche !
    bises. marjolaine

  3. Françoise says:

    Je pense que là vous êtes arrivés à certaines extrémités. On se rend bien compte sur les photos que certains jours ont été très durs mais je trouve que vous avez quand même bien gardé le sourire et un bon optimisme. Petite question : vous n’avez pas eu d’ampoules en marchant avec des chaussures mouillées ?
    Tâchez de vous ménager un peu maintenant pour reprendre des forces et continuer votre périple avec sérénité.
    Bises à tous les deux.

  4. zimir says:

    Le problème avec les pieds mouillés, c’était d’avantage l’odeur une fois qu’elles étaient sèches… pour les ampoules ça a été!
    Sinon effectivement la tente n’était pas hyper confortable, mais contrairement aux apparences on voulait plus difficile :) Mais la neige nous en a empêchés!

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