Nous voilà déjà dans la dernière ligne droite de ce long voyage. Pour fêter dignement notre dernier mois de voyage à nous neige, glace, pinguoins, iceberg, température polaire, monts enneigés… tout ça en Patagonie.
Première surprise (de taille) lorsque nous avons voulu peaufiner notre itinéraire. la Patagonie c’est grand. Très très grand! Il ne s’agit pas que du tout petit bout tout en bas du continent comme je le croyais naivement, mais d’un territoire de plusieurs milliers de km de long à cheval entre le Chili et l’Argentine.
Après maintes tergiversations sur le chemin à emprunter (on s’offre le luxe d’une croisière sur les fjords entre Puerto Montt et Puerto Natales ? Trop cher et pas sur que ça vaille le prix… On fait la carretera australe ? Trop compliqué… On passe par l’Argentine ? On va manquer plein de choses…), nous nous lançons dans l’aventure de la carreterra australe. On nous promet un temps venteux et pluvieux, des transports en commun au compte goutte, des rencontres inoubliables et des villes pas plus grandes qu’un village de la Creuse. Il faut dire qu’avec 90 000 (dont 40000 dans la ville principale) habitants le long des 1200km de route on ne va pas être géné par les voisins!
Et puis pour compliquer le tout nous décidons de faire un maximum de route en stop. Forcément avec sur certains tronçons 1 bus par semaine nous n’avons en fait pas vraiment le choix… le problème, qu’on réalisera bientôt, c’est que sur cette route mythique achevée en 2005, il n’y a parfois qu’une voiture par jour…
En tout cas nous voici ravis et affamés de grands espaces à l’embarquement à Puerto Montt pour prendre le bateau qui nous mènera à Chainten. Départ à minuit, ce n’est pas le meilleur moment pour profiter des beaux paysages de fjords surtout sur un trajet de 8h.
Mais au petit matin, notre premier paysage Patagonien nous saute au visage. Un temps maussade, des montagnes sauvages densément boisées à perte de vue, des sapins les pieds dans l’eau et le volcan Chaiten… fumant. Il faut dire que ce dernier a fait parler de lui récemment puisqu’après 9000 ans de sommeil (alors qu’il était considéré comme éteint) il s’est brusquement réveillé en 2008, à la surprise de tous, pour venir rayer de la carte cette petite bourgade de Chaiten… encore en reconstruction aujourd’hui quelques kilomètres plus loin.
Nous ne nous attarderons pas vraiment dans le coin, le temps de commencer à faire marcher le pouce. Nous n’aurons pa a attendre longtemps pour être pris dans un joli 4*4 qui malheureusement ne nous emmenera que quelques kilomètres plus loin. Arrivés dans le petit village de Santa Lucia nous nous installons confortablement en bord de route, Laure arbore son plus beau sourire, prête à arrêter les voitures… problème : Quelles voitures ???? Nous resterons 5h au bord de la route, le temps de voir passer deux véhicules. Un camion avec une seule place de libre et une voiture qui nous a snobbés. Nous allons donc devoir dormir dans ce bled où les deux auberges sont complètes, les ouvriers travaillant sur la route (ben oui c’est super utile d’agrandir une route où il y a 2 voitures par jour!!!) squattent les quelques lits!
C’est ainsi que nous testons pour la première fois l’hospitalité tant vantée des habitants de la région. Perdus au bord de la route, une petite dame nous propose de planter notre tente chez elle.
Au final elle nous offrira le gîte, le couvert et insistera le lendemain pour nous donner une veste polaire chacun car en Patagonie il faut froid!
Pour courroner le tout elle et sa petite famille (Karina, Juan Luis et Maité) nous proposerons de nous emmener en voiture une cinquantaine de kilomètres plus loin dans une ville plus importante!
Le temps est toujours pluvieux. Dommage car la route (enfin le chemin forestier) est vraiment spectaculaire. Elle serpente entre des forêts vierges et épaisses. Les glaciers se devinent au loin. Nous passons à proximité de lacs, fjords, rivières aux eaux turquoises et saturées de saumons parait-il! Dommage que nous ne puissions pas nous arrêter tous les 50m pour faire une photo. Cette route gagnerait à être parcouru en voiture ou en vélo!
Nous arriverons tout de même tant bien que mal au Parc Queulat pour observer le spectaculaire glacier Ventisquero Colgante! Imginez un énorme glacier bleu lové entre deux montagnes rocheuses, duquel se jettent deux gigantesques cascades qui viennent s’écraser quelques centaines de mètres plus bas dans un lac couleur menthe au lait!
Et bien nous avons du également l’imaginer un petit moment avant que miraculeusement le temps s’éclairsisse et nous laisse découvrir ce beau spectacle!
Quelques minutes plus tard la pluie s’abat de plus belle au moment où nous nous décidons, trempés, de planter la tente au bord de la route.
La pluie ne cessera pas lorsqu’au petit matin, nous voilà de nouveau sur la route, pouce en l’air en espérant qu’une des deux voitures quotidiennes n’ait pitié de nous! Il ne faudra que 2 froides heures (sous la pluie en chantant les tubes des années 80 à tue tête pour passer le temps) pour qu’une voiture d’entretien de la route nous avance d’une centaine de kilomètres jusqu’au village la plus proche. Là (toujours sous la pluie) la chance nous souriera puisque quasiment immédiatement une âme charitable nous aidera pour les 150 derniers kilomètre jusqu’à Coyhaique, capitale de la région où nous pourrons temporairement retrouver un lit et une douche chaude!
Sur la route, nous pouvons constater les dégats des incendies gigantesques allumés par les colons du 20eme siècle pour peupler cette terre inhabitée. Les troncs calcinés se succèdent sur une bonne centaine de kilomètres.
Heureusement la présence humaine est ici toute récente puisque l’histoire commence en 1900, les premières villes en 1901, la route en 1970… prochaine étape ? La construction de barrages géants délivrant l’énergie dont le Chili a tant besoin pour sa croissance. Au programme, des territoires innondés et des paysages naturels vierges aujourd’hui dévisagés par la ligne électrique la plus longue du monde (2000km) avec des pylones de 80m.
En gros, allez vite visiter ces paysages totalement vierge et peu parcourus (les touristes sont peu nombreux en Patagonie du Nord, préférant filer rapidement vers le Sud, la terre de feu et les glaciers argentins) avant qu’il ne soit trop tard!
Une nouvelle cause à défendre!
Les posts qui peuvent vous interesser:
Le froid, la neige, l’eau abondante vous manquaient ? Vous voici servis ! La couleur du glacier est superbe et les gens très généreux. Vous avez de la chance.
Vous allez certainement vous aussi vous rendre dans le sud mais si vous le faites en stop, vous risquez de rater votre avion de retour !
Bises à tous les deux.
Eh bien pas de chance pour le temps… J’espère que ça ne gâche pas votre découverte de ces vastes paysages. Dernière ligne droite avant votre retour, tant mieux pour nous !
Bisous
J’espère que vous continuez votre chemin dans des conditions plus clémentes et plus faciles. En tout cas, on ne pourra pas dire que vous avez fait du tourisme “standard”, mais vous découvrez toujours de magnifiques paysages !
Bises à tous les deux.
Effectivement nous n’avons pas vraiment été verni avec le temps mais il semble que dans la région la pluie soit le standard…
Dommage car les 1000km de routes sont entourées de montagnes, glaciers, cascades, forêts à perte de vue… mais on ne le voit pas toujours justement.
A priori les gens qui y sont passés la semaine avant nous ont eu plus de chance.
De notre coté nous avons de la chance maintenant avec un super soleil sur l’Argentine. Mais on repart vers le Chili dans quelques heures… espérons que le soleil nous suive!