Les protagonistes

Cyril vu par Laure

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Quand l’amour rend aveugle : oui, ça sonne bien comme ça, on se dit qu’il est romantique, qu’une fois qu’il aime, on peut se laisser aller, devenir grosse et moche, mais non, détrompez-vous, ce n’est pas à sa dulcinée que cet adage s’applique, mais à ses deux amours inconditionnels : ses chats. Et tenter de décrire Cyril sans parler de ses chats, c’est comme peindre une Mona Lisa sans sourire : on passe à côté de l’œuvre d’art.  Il a quand même réussi à me dire, peu de temps après que l’on soit sortis ensemble : « heureusement que tu n’es pas allergique aux chats, sinon on n’aurait jamais pu être ensemble ». Ah, si c’est pas romantique ça ! Mais bon, en creusant un peu, on comprend la pathologie : il a des centaines et des centaines de photos de Fiona et Chaussette, ses « filles ». Quand « papa » rentre du travail, il est heureux comme tout de retrouver ses petites bestioles. Et quand il rentre de vacances, après avoir été séparé d’elles pendant 3 semaines, alors là, il se roule par terre, et câline pendant des heures, dans des effusions de larmes de joie et de tendresse. Ah, c’est quelque chose ! Moi, je suis la « tatie » des chats. Je n’étais pas là au moment de leur venue au monde, donc il a fallu du temps pour trouver ma place dans cette famille recomposée. Surtout que l’éducation n’est pas exactement le fort de Cyril. Ses chats ont le droit de tout faire, et puis, surtout, ne pas s’aventurer sur la voie de la critique, chemin glissant : on se retrouve alors face à une Gabrielle Solis à qui on aurait dit que ses filles obèses sont… obèses ! Mais même si Fiona et Chaussette sont aux croquettes lights depuis un an, même si la véto dit au propriétaire qu’elles ont un net surpoids, même si quand Fiona nous saute dessus elle laisse un hématome, rien n’y fait, « elles sont juste bien en formes ». Ah, s’il pouvait me regarder avec la même indulgence ! Bref, un an sans ses chats, ça va être une épreuve très difficile, il va falloir le soutenir parce que c’est le cap le plus difficile à franchir pour le tour du monde !

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Je ne veux pas travailler, non, je ne veux pas… Bon élève depuis sa plus tendre enfance, deux diplômes de grandes écoles en poche, employé modèle dans la même entreprise depuis 6 ans… On pourrait croire comme ça que Cyril est un grand bosseur. En fait, il n’aime pas les contraintes ! L’école, le ménage : du moment qu’il est obligé de faire quelque chose, il rechigne. Ce qui ne l’empêche pas de faire les choses bien, même très bien (là, ça ne s’applique pas au ménage). Un soir, en sortant d’un film d’auteur ennuyant à mourir, je lui disais : « Je m’ennuyais tellement que j’en étais mal physiquement ». Et lui de répondre : « Ah bon ? Moi je suis parfaitement habitué à l’ennui. J’ai passé mes 15 années de scolarité à dessiner une petite barre par seconde qui passait, pour tuer le temps ». Ouaou ! Tu parles d’une occupation ! Et pourtant, quand quelque chose l’intéresse, il devient stakhanoviste : il peut passer des heures devant son ordi à essayer de trouver une réponse à une question insoluble, à essayer de comprendre des énigmes en tout genre (énigmes pour moi en tous cas), à faire des études de marché pour une veste en gore-tex, un billet tour du monde, une opération de la myopie, résoudre un problème au travail… Bref, ce n’est pas un poil dans la main qui le dérange, mais bien le fait d’être obligé de faire quelque chose quand il n’aime pas. Alors que dès qu’il est motivé, il est perfectionniste (voire obsessionnel !)… Donc le tour du monde, avec pour seule contrainte… ben moi en fait, ça devrait être une bouffée d’air, du pur plaisir, des cris « enfin libre ! » chaque matin ! Il va pouvoir arrêter de compter les secondes avant la sonnerie ! Le bonheur quoi…

Mais Cyril, c’est aussi :

Un fin gourmet : la spécialité de Cyril ? La pâtes… Carbonara ? Bolognèse ? Aux aubergines grillées et mozzarella ? Non, non, c’est un puriste. En digne petit fils d’un employé de Panzani, les pâtes, il les aime… à l’eau. Même pas au beurre, non, non, à l’eau, toutes simples. Ca, il peut en manger tous les jours, trois fois par jour. Je n’ai jamais réussi à lui faire cuisiner autre chose (bon, ok, il a fait des patates sautées un soir, lucky day !). Pourtant, il aime bien manger, il rêve d’aller au Sichuan pour les spécialités de la région, et il ne crache pas sur les petits plats que je peux parfois lui concocter (sauf quand c’est des légumes, même mijotés au vin blanc et olives vertes, pour lui, c’est du ragoût, et il regrette ses pâtes). Mais faire à manger, c’est une contrainte, alors il préférera ne pas manger (véridique) que de se préparer quelque chose qui prend plus d’une minutes. Ah, le mâle, le vrai !

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Ze marseillais : on pouvait pas ne pas le dire. Cyril et Marseille, c’est une autre grande histoire d’amour : fidélité 100, objectivité 0. Et qui dit Marseille dit l’OM. Je connaissais des supporters, mais là j’ai découvert le vrai sens du mot. Il est quand même allé en Suède en bus pour voir un match de son équipe (et il est arrivé en retard, il n’a pu voir que la deuxième mi-temps !). Il lit le phocéen 15 fois par jour, au cas où il y aurait une news incroyable depuis la dernière demi-heure où il s’était connecté, il a les alertes sur son i-phone… Si l’OM perd, faut pas compter sur la bonne humeur. Si l’OM gagne, alors là c’est le plus joyeux des lurons ! Je me suis donc retrouvée, contrainte et forcée, à faire la fête sur le vieux port pour saluer l’équipe gagnante du championnat, parce que si j’aime Cyril, faut que j’aime l’OM (pas que je tolère, non, non, que j’aime). Alors je regarde quelques matchs (pas tous, faut pas déconner), et en échange, lui se met aux films d’auteurs (et l’effort est aussi important). L’art du compromis !

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Ma meilleure copine :là, ça peut sonner péjoratif. Mais pas tout ! C’est la qualité que toutes les filles cherchent chez leur mec, et trouvent rarement : une oreille attentive, des conseils pertinents, un intérêt pour le potin assez développé… Le “tu m’écoutes pas” des crises des ménages classiques n’a pas lieu chez nous. Il écoute, il compatit, il se met à ma place, il va sur psychologiemagasine.fr pour donner des conseils pertinents… Et puis il fait des câlins quand ça va pas – ou même quand ça va bien – il appelle quand on sort de chez le kiné pour savoir si ça n’a pas fait trop mal, ou avant une épreuve difficile pour souhaiter bonne chance. Bref, sa mère et sa soeur pensent que c’est le garçon parfait. Là, on pourrait citer à nouveau le fameux adage “l’amour rend aveugle”, ou renvoyer au paragraphe qui parle des contraintes et du ménage. Mais bon, on ne va pas non plus faire de mauvais esprit. C’est vrai que sa mère a pas trop mal travaillé.

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Laure vue par Cyril

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Alors oui normalement on écrit plutôt ça « l’or ». Mais est ce que dans ce cas bien précis « Laure » est synonyme de « l’or » ? L’or est bien trop commun pour qu’on puisse le comparer à Laure !  Et puis il brille trop, ce n’est pas comparable… excepté lorsqu’elle a un énorme coup de soleil qui la fait ressembler à un lampadaire nucléaire !

Car il faut savoir que la Laure est blanche (de peau) ! Mais pas blanche en opposition au noir. Non non blanche en opposition au « caucasien ». Faut dire que la pauvre n’a pas vraiment été aidée par la nature, elle est née à Mulhouse ! Oui oui, Mulhouse ! Le genre d’endroit, où lorsqu’on va y passer un WE, qu’on part un Vendredi soir du boulot et que les collègues apprennent la destination du voyage, ils nous regardent avec peine et pitié déambuler dans les couloirs, allant doucement vers l’ascenseur, en essayant de faire un maximum de détour. On entend fredonner tout autour de soitla marche funèbre, et parfois le générique de « la marche de l’empereur ».  Une petite tape dans le dos pour nous soutenir pour les plus sympas, un rire moqueur et sarcastique pour les plus insolents…

Ainsi est considérée Mulhouse… et oui Mulhouse c’est 33 jours de neige, 32 jours d’orage, 65 jours de brouillard par an… ça ne laisse pas beaucoup de place au soleil… Ceci dit, le climat ne fait pas tout. La chaleur des gens qui  y vivent compense très largement, et Laure et sa famille en sont la parfaite illustration !

Mais bon, le pire dans cette histoire, c’est qu’elle n’est pas réellement de Mulhouse, mais de Rixheim, qui reprend tous les bons points cités précédemment en y ajoutant que le lieu d’animation le plus important est son fameux Musée du papier peint que le France, que dis-je, le monde, voire la galaxie entière lui envie !

Du coup, une fois replacée Laure dans son contexte, on est un peu plus tolérant avec elle. On comprend mieux ses difficultés avec les photons, et puis on a envie de lui faciliter la vie, pour essayer de pondérer cette enfance difficile ! On comprend aussi dans ces conditions que son rêve le plus intense soit de partir le plus loin possible, pour se projeter dans les tropiques et moyenner la température à laquelle elle a été exposée depuis 27 ans ! Un an suffira-t-il à inverser la tendance ??

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Ceci dit, il faut bien reconnaître un bienfait à cette enfance difficile dans le grand froid continental : sa capacité de résistance au froid ! Assez impressionnant. Elle est capable de se baigner dans de l’eau à 17°c en annonçant « qu’elle est bonne », de sortir en T-Shirt en plein mois de Février à Paris et claironner qu’elle aurait peut être du mettre des manches longues… alors que pendant ce temps là, on me retrouve au fond du lac, en hypothermie avancée et mes tissus cisaillés par la congélation de mon sang !

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Le prix à payer en retour est qu’elle n’est pas capable de faire une promenade par plus de 25°C sans se transformer en écrevisse sortant d’un sauna dans lequel le thermostat serait bloqué sur 110°C ! De même, une exposition de quelques minutes face à un soleil radieux l’a fait changer de couleur instantanément. A moins que ce soit une technique de camouflage pour passer inaperçue dans les tribus de Mohicans, je ne comprends pas trop l’intérêt d’avoir été conçue avec cette petite peau si fragile! ! Mais bon le corps s’adapte à son environnement, ceci explique peut être cela.

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Donc ça s’était pour son enfance ! Il faut encore ajouter que son sens maternel l’a tout de même amenée à perdre son chat d’amour qu’elle avait affectueusement nommé « minou », sans que ça ne la traumatise, ni ne lui arrache une larme. A cette anecdote deux points doivent donc être soulignés :

-          Elle n’aime pas les chats ! Et ça c’est un véritable problème ! D’abord comment peut-on appeler son chat « minou » ?? C’est un manque de respect face à la race féline ! Mais c’est un point qu’elle a su améliorer puisqu’elle est aujourd’hui capable d’accepter un chat sur ces genoux pendant qu’elle regarde un film… même mieux, il lui arrive de râler si le chat préfère venir sur moi plutôt que sur elle…

-          L’obstruction du canal lacrymal n’est pas définitive. Il arrive qu’il se débouche avec l’âge. Une des conséquences assez étranges de cette obstruction de la jeunesse, est que l’organisme tend à rétablir un équilibre basé sur un volume moyen de larme versée par année depuis la naissance. Ce qui implique, lorsqu’un manque a été constaté durant la jeunesse, une compensation assez étrange à l’âge adulte. Une capacité à s’émouvoir de tout et n’importe quoi, généralement traduite par une coulée de larme non maitrisée, très largement au-dessus de la moyenne. J’imagine que la nature étant bien faite, elle retrouvera une régulation normale de ses voies lacrymales lorsque le déficit lié à cette dure jeunesse sera rétabli !

Donc suite à cette terrible enfance, elle a mis à contribution sa matière grise pour, brillamment intégrer Science Po. La voilà donc débarquée à Paris. Une émancipation nouvelle, qui la verra étudier à New York, faire un stage à New York (elle aime le changement ça se voit !), chercher sa voie professionnelle, pour finalement se caler dans la production audiovisuelle.

Tout allait bien… sauf un manque masculin digne d’elle, ce qui n’était pas évident à trouver au vu de la valeur de la dame :) … manque qui a été comblé par l’arrivée d’un prince charmant (ou pas) perché sur ses chats blanc et noir, sveltes et magnifiques (je parle des chats)…… rencontre qui lui permettra de réaliser ses rêves les plus fous :

1-      Aimer les chats,

2-      Résoudre son problème lacrymal,

3-      Partir faire le tour du monde…

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7 Responses to " Les protagonistes "

  1. Euh, non Laure, je ne pense pas que mon frère soit parfait!!!! Mais bon, il n’est quand même pas pire qu’un autre ( sauf pour le ménage peut être et ses chats et …., non j’arrête…)

  2. zimir says:

    Eh oh! Tu vas quand même pas revenir sur tes propos! T’as dit que j’étais parfait, il faut assumer, c’est la première intuition qui est la bonne! Demande à Romain ce qu’il pense de son parrain, la vérité sort de la bouche des enfants!

  3. Marie says:

    Devinez quelle est ma vignette préférée dans la présentation des protagonistes… Laure, je suis sûre que tu ne vas pas te tromper.
    Je peux tout voir, maintenant. C’est vrai que vous avez réalisé un superbe travail, là !
    Demain, je me balade à Madagascar avant d’arpenter les trottoirs de Mulhouse (pour la bonne cause, hein !)ou après.

  4. marie says:

    Je suis votre périple bravo pour votre bonne humeur

    Meilleurs voeux pour 2011 et continuer a susciter ma curiosité Bonne route a vous Cordialement Marie

  5. zimir says:

    merci bien et bon voyage au Brésil :) !

  6. Martine says:

    Trop cool :)
    Cela dit je ne peux pas m’empêcher de dire que tu l’as sacrément aimé ton Minou minou chat. Et c’était un gentil chat, il a toujours été gentil avec moi ce chat d’ailleurs.
    Bon, je vous embrasse tout fort tous les deux !

  7. Lolo says:

    Ben oui, c’est normal que vous vous soyez bien entendus, on t’a appelée Tinou toute ton enfance, donc il y avait des affinités certaines !
    Chouette d’avoir des nouvelles de Nantes !!!

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