Le passage clandestin de la frontière colombienne
Après 12 jours passés sur l’Amazone, nous débarquons à 2h du matin à Tabatinga. Nous attendons l’aube, blottis par terre dans un coin, attaqués sans répit par des vers de terre. Au petit jour, nous découvrons une ville sans charme, et décidons d’aller au bout de la rue principale pour rejoindre la Colombie et Léticia, petit village pimpant et plein de vie.
Pour cela, passage par l’immigration; un tampon de sortie et youpla boum, à nous la Colombie. Sauf que, dans notre dernier naufrage, nous avions perdu notre feuille de sortie (le petit bout de papier volant que chaque douane vous donne à l’entrée dans un pays). Sauf que, partout, on vous le redonne gracieusement à la sortie, parce que des gens mal organisés comme nous ont très peu de chance de l’avoir encore au bout d’un mois de crapahutage.
Au Brésil, que néni : “Vous n’avez plus ce papier ? Mais c’est très graaaaaaaaaave ! Nous vous en redonnons un, mais cela vous coûtera 165 euros.
- Hein ? Kescekidi le monsieur ? Mais écoutez mon brave monsieur, ce n’est jamais qu’un bout de papier.
- Tututut, c’est un document O-FFI-CIEL !”
Là je regarde la pile de photocopies qu’il a devant lui et je me dis qu’il se fout de ma gueule. Mais il est inflexible. Cyril me glisse dans l’oreille : “pleure un coup”.
T’es gentil toi, je pleure pas sur commande. Je me concentre, je pense à tous les sacrifices qu’on a faits pour tenir notre budget serré dans ce pays trop cher, à la glace à l’açai que je n’ai pas prise la veille, au jus d’acerola, snif, à tous ces sandwiches pas bons, snif snif… Glace à l’açaiiiiiiiouinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn, je veux pas payer, monsieur, ayez pitié, on est des pauvres voyageuuuuuuuursbouhouhouhouhou !!!
“Heu, mais ma petite dame, faut pas vous mettre dans des états pareils, on va bien trouver une solution. Attendez, j’appelle mon chef…. Et bien voilà, tout s’arrange, vous ne payez pas, mais vous êtes interdits de Brésil pendant 5 ans !
- Oh, merci mon brave, snif, vous êtes bien bon, snif”.
Nous prenons donc notre bout de papier, le remplissons gratuitement, et filons nous réfugier en Colombie ! C’est pas tout à fait ce qu’on appelle une sortie en beauté, mais enfin, on a les moyens qu’on a !
Le refuge des papagayos
Léticia est une petite ville accueillante (avec juste de drôles de choses qui traversent les rues !).
Tellement acceuillante qu’elle est le refuge de milliers de petits perroquets verts qui viennent envahir les arbres du parc central à la tombée de la nuit. Cyril est comme un fou, il court partout sous les arbres pour prendre des photos. Et là, PAF ! Le bombardier a atteint son but, et pas qu’une fois. Ben oui, il n’y avait qu’à regarder par terre et à se fier aux odeurs pour savoir que des milliers d’oiseaux, ça largue forcémen des bombes. Moi j’ai gardé mon chapeau tout du long !
La joyeuse ménagerie
Nous partons pour Puerto Narino, une petite ville de “nativos”, entourrée de communautées indiennes semi autonomes. Nous dormons à la sortie du village, dans la communauté du père Frayel. C’est un vrai petit havre de paix.
Tout de suite, deux petits singes nous sautent dessus. Ils font caca sur mon sac, essaient de voler mes boucles d’oreille, nous tirent les cheveux, l’un d’eux mord Cyril quand il essaie de le déloger de mes épaules. Mais on leur pardonne, ils sont trop mignons ! (Ils ont quand même réussi à voler 25 euros à deux suisses. Pas cons, ils savaient où étaient le compte chargé !)
Dans cette communauté, il y a aussi trois chats, deux chiens, un perroquet et deux caïmans. De quoi se sentir bien entourés !
A la pêche aux piranhas, je ne veux plus y aller maman
Nous partons une après midi pour un tour sur les fleuves alentours.
Au programme, rencontre avec les piranhas ! Nous pêchons d’abord les appâts. Trop facile : les petits poissons se jettent sur nos bouts de pain. Nous en faisons de la chair à pâté, niak niak !
Nous passons ensuite aux choses sérieuses : je lance mon appât, attends 10 secondes, et là, ça mord !!!!! Je tire, c’est lourd, ça résiste un peu, et puis pof, je sors un magnifique piranha ! Bend dis donc, c’est pas difficile à trouver par ici ces bêtes là. Nous y passons une heure, je choppe 4 belles bêtes, Cyril un petit bébé. On peut pas être bon partout !
Un peu plus loin, dans une lagune, le guide nous recommande joyeusement de nous baigner.
Heu, comment dire ? On vient de pêcher des pirahnas à 500 m d’ici. Pas trop envie là.
“Mais si, pas de souci, vous n’avez pas de coupure ? Bon, sautez, braves gens”. Ok, Cyril y va confiant, je le rejoins. Nous sommes heureux.
Quand soudain : “Aie, on m’a mordu !” (ça c’est Cyril). “Aïe, encore ! Mais euh, on m’attaque mes grains de beauté!”
Nous remontons donc sur le bâteau. Le guide est mort de rire. Les poisssons carnivores adorent les tétons. Les grains de beauté aussi apparemment. Cyril y a laissé la moitié d’un des siens dans la bataiile. C’était surement le fils de l’une de nos victimes qui partait en vendetta !!!
Nous aussi, nous sous sommes vengés le soir, en mangeant du piranha frit, accompagné de la boisson locale typique : du yuca (manioqc je crois), que la brave dame de la maison avait gentiment prémaché pour nous, pour le recracher ensuite et le faire macérer avec du sucre et du lait. C’est goûtu, c’est sur. Faut juste pas penser à là par où que c’est passé !
Dans la jungle, terrible jungle
Nous allons observer les dauphins qui ont mis au point un magnifique ballet pour nous. Malheureusement pas de dauphins roses à l’horizon (mais là on fait les difficiles).
Puis petit tour dans la jungle.
Le soir, lors d’une sortie nocturne, nous tombons sur un serpent caché au pied d’un arbre, alors que le guide ramassait du bois ! C’est un “24h”, car s’il vous mord, en 24h, votre corps pourrit de l’intérieur. Super !
Il est temps de partir !
Après ce passage éclair en Colombie, nous prenons le bâteau rapide (15 heures seulement, youpie!) pour le Pérou. Nous n’avons que quelques heures à Iquitos, n’ayant pas réussi à changer nos billets d’avions. Dommage, c’était notre dernière étape en Amazonie. Moi j’en ai rien vu en plus, clouée au lit…
Et nous voici déjà en Equateur, pour de nouvelles aventures !
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Bonjour les voyageurs,
)
Bonne compagnie et puis surtout des serpents forts sympathiques… Bon bref, encore une fois vous nous mettez de l’eau à la bouche (et autant dire que je fais le ramadan
)
Dis donc, vous en vivez des experiences atypiques. Interdits du Brésil, vous êtes les premiers à l’être de ma connaissance
Bon sinon la Colombie, çà a l’air super. Nature, bouffe gratuite si j’ai bien compris
Les photos sont encore une fois très belles (bravo Cyril) J’aime beaucoup les photos de la rue coloniale. Je pense que même dans l’état ces monuments témoins de l’histoire de la région sont super beaux.
Je vous souhaite un bon tour au Pérou et j’attends le prochain récit.
Bises,
Helmy
hello,
Je savais bien que ce voyage servirait à Laure pour révéler sa véritable vocation: comédienne!!! T’as déjà le physique d’une Marthe keller jeune et d’une Kirsten dunst réunie. Quel Talent!! Quant à Cyril, on croirait Harrison ford dans “Destination Pérou, à la recherche du trésor perdu”. Je vous embrasse.
Bon alors,
J’adooore lire les articles de Laure : trop drôle et celui-ci particulièrement sympa.
Quel dommage que vous n’ayez pas pu aller au Brésil : cyril avec une couronne d’épines aurait pu faire concurence au Corco Vado avec sa coupe de cheveux….:-)
Sinon, il n’a pas changé : aussitot qu’il a un chat dans les bras, il revit
Excellent aussi le coup des piranhas….mais moins cool de devoir manger un truc pré-maché…..
En tout cas, toujours aussi ravie de vous lire (et relire) et sourire à travers vos aventures
Bizzzzzzz à vous deux
Cathy
PS : spé L1 : OM est 9ème avec 2 points…..
Re Bizzzzzzzz
Helmi,
Ton eloge des photos de Cyril lui fait bien plaisir, car il ne partage pas ton avis. Ca fait 6 semaines qu il peste parcequ il n a plus son Reflex et qu il desespere de faire des photos moches.
Et pour la bouffe gratuite, en saison froide il n y a qu a se baisser pour attraper les poissons a la main sans appat. il faut dire que nous, il y en avait qui se jetaient directement dans notre barque. Peut etre des poissons suicidaires!
Maria, ma vocation de comedienne s est finie le jour ou on m a offert un role muet dans une comedie musicale tellement j etais bonne.
Cathy, mauvaise eleve
On a passe 6 semaines au Bresil, c est la sortie qui a pose probleme puisqu on avait perdu les papiers de sortie.
Et a notre retour, on t invitera pour une soiree speciale pre-machage pour que tu puisses gouter. Mais ce sera fait par nos soins!!