La semaine dernière, j’étais à l’institut Pasteur pour la dernière fois. En tout : 7 rendez-vous dans cette salle d’attente surpeuplée, à attendre entre 2 heures quand vraiment on a choisi le mauvais jour, et… 3 minutes quand on a la chance de pouvoir passer devant ces pauvres types qui attendent deux heures ! Cyril aura encore la chance de leur passer devant une dernière fois samedi prochain, pour la dernière injection. A croire qu’une fois qu’on s’est fait piqué, on devient accro !
J’y suis allée la première fois en juin, pour m’immuniser contre Madagascar. Concrètement, je voulais faire le rappel de l’hépathite A. Et avant d’y aller, je m’étais bien renseignée (croyais-je), et je m’étais préparée psychologiquement à résister à la pression des médecins qui voudraient probablement m’injecter tout ce qui leur passerait par la main, m’intoxiquer, et surtout rentabiliser leurs supers vaccins hors de prix et tout à fait dispensables !
Donc je m’étais dit : hépathite A, point barre. J’arrive donc un lundi matin, à l’ouverture (enfin avec le quart d’heure de retard de politesse), et j’hérite du numéro 43. Zut alors, je risque d’être très très en retard au travail. D’où l’avantage d’avoir un patron qui travaille à Marseille trois jours sur 5 (ah, ben voilà, j’ai fini par lui trouver une qualité, après deux ans de recherches !!! ). Je patiente gentiment sur mon siège, à côté de tous ces bambins qui piaillent gaiement, sans aucune idée de la torture qui les attend ! C’est naïf ces bêtes-là… Au bout d’une heure, on appelle mon numéro. Ce n’est que l’enregistrement. Encore une heure plus tard, j’ai le droit d’entrer dans le cabinet du médecin.
“Vous partez où ?” – “Partout ! ” – “Ah, alors faudrait faire la rage, l’hépathite A et B, la fièvre jaune, la typhoïde, l’encéphalite japonaise et peut-être aussi l’encéphalite à tiques”.
Monologue intérieur – “Résiste, résiste, résiste, résiste, prouve que tu existes, nainainain…”
“Euh, ben en fait je venais surtout pour le rappel de l’hépathite A…”
” Mais vous savez ma p’tite dame, la rage à Madagascar n’a pas du tout disparu. Il y a des chiens enragés partout, et s’ils vous mordent, c’est la mort garantie. Et puis l’encéphalite japonaise, en Asie, à la campagne, c’est plus que courant. Une p’tite piqure de moustique et vous êtres un légume à vie. Et puis la fièvre jaune, en Amazonie, c’est risque rouge, on rigole pas avec ces choses là… Quant à la typhoïde, il n’y a pas à tergiverser, c’est TOTALEMENT indispensable. Maintenant vous faîtes ce que vous voulez…”
Monologue intérieur – ” Résiste, résiste, ré [mort assurée] siste, ré [légume] siste, ré[inévitable] sss”
” On peut tout faire d’un coup là ? Non parce que je pars le 17 juillet, le temps presse !”
Monologue intérieur – “Grrrrr, je suis faible, faible !!!!”
Donc voilà un programme de vaccins qui s’étalera sur 6 mois, avec, au programme :
3 injections contre la rage : à J0, à J+7, et à J+21. Coût de l’injection : 40 euros. Efficacité : bof. Si on se fait mordre, on a l’honneur d’avoir le droit d’attendre 6 jours et non trois avant de mourir, ce qui laisse plus de temps pour se faire injecter l’antidote (plus répandu que dans le cas où l’on n’est pas vacciné) dans un centre hospitalier. En plus, vu que Cyril a été malade en cours de process, il n’a pas pu faire le rappel à J+7, et a dû le faire à J+14, et vu son amour pour ces affreux toutous, il est probable qu’il rentre malgré tout avec une propention facheuse à baver lorsqu’il n’est pas content !
1 injection de Tyavax : cumule l’hépathite et A et la thyphoïde pour la modique somme de 75 euros (à ce prix là, on ne va quand même pas s’en passer !)
1 injection contre la fièvre jaune : 36 euros
2 injections contre l’encéphalite japonaise : à J0 et J+28. Là, c’est le bouquet final, on a fait les choses en grand : 98 euros chacune !
Elle est pas belle la vie ? Donc un total de 427 euros ! Ben alors, comprends pas, pourquoi les p’tits africains ils se font pas vacciner contre la typhoïde ??? Hum hum…
A cela, il faut quand même préciser que l’Institut Pasteur pratique des prix scandaleusement supérieurs à ceux appliqués à l’hopital Saint Louis par exemple. Sauf que cela, je l’ai découvert à mi-parcours de mon grand chelem de la vaccination, grâce à Cyril qui a eu la bonne idée, à son habitude, de faire une étude de marché exhaustive avant de franchir le cap, contrairement à moi qui suis allée chez le dealer du quartier… Enfin, toujours est-il que l’hôpital Saint Louis facture une consultation, non remboursée, avant de vous piquer, donc vu que notre mutuelle rembourse (enfin en attente des preuves pour l’instant) les vaccins, on avait quand même intérêt à soutenir la production locale.
Bref, tout cela pour dire qu’on en a passé des samedis matin à regarder les mésaventures de la famille Bonnaventure sur la télé de la salle d’attente de l’institut Pasteur : ce dessin animé, que nous connaissons maintenant par coeur, présente les dangers qui guêtent les voyageurs à chaq
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C’est bien la peine d’avoir été élevée par des parents qui prônaient le minimum en matière de vaccination ! Ah la la, être reniée ainsi …
Et le choléra, le typhus, la dengue, le chikungunya, la peste, la variole, … vous n’y avez pas pensé, inconscients que vous êtes.
Vous voulez toujours partir, vous êtes sûrs ? Méfiez-vous : vos mamans respectives vont vous avoir pendant quinze jours, elles vont vous prendre en otages pour vous éviter toutes ces horreurs et celles que personne n’a encore évoquées ! Finalement, c’est elles, le vrai danger !