Dans le rush…
Le beau temps nous suit et on ne va pas s’en plaindre. Nous voici donc revenu au Chili à Puerto Natales. Etrange sensation que ce retour puisque nous avons tous les deux l’impression de rentrer au bercail. On se sent chez nous ici! Les prix, les gens, même leur accent nous semble familier. Il faut dire qu’après presque deux mois ici, c’est un peu comme la maison!
Nous voici face à un emploi du temps bien chargé pour réaliser le trekking de Torres del Paine puisque nous voulons attraper dans quelques jours l’unique bateau qui se rend à Puerto Williams, la ville la plus au Sud du monde (et non ce n’est pas Ushuaia!).
Du coup arrivés à 22h à Puerto Natales, achat des billets de bus pour le parc à 22h10 (départ le lendemain à 7h30) et devant le supermarché à 22h15… pour trouver porte close! Embêtant, car pendant les 4 jours de marche il faudra bien alimenter les machines pour effectuer les 100km prévus au compteur. Laure dégotte un petit bazar ouvert qui ne vend que du pain et de la mortadelle. Ce sera donc régime pain/mortadelle matin, midi et soir… ca fait bien rêver!
Il est alors temps à près de 23H (le soleil vient juste de se coucher) de trouver un hotel. Mission remplie avec succès avec en prime un des hébergements les moins chers que nous ayant eus au Chili!
Fourche 1 du W – Le Glacier
Torres del Paine nous voici donc. Réputé pour être le plus beau parc du Chili (voire d’Amérique Latine, voire du monde pour les locaux) nous nous attendons à nous en mettre plein les yeux. Nous ne serons pas seuls en tout cas, puisque les bus de touristes font la queue pour passer la porte d’entrée du parc. Le trek a une forme de W (d’où son nom) et nous décidons (fort judicieusement) de le faire dans le sens inverse de celui généralement effectué par les touristes. Bonne décision puisque la vue est plus belle dans ce sens, les montées sont moins rudes, et nous croisons beaucoup moins de monde!
Le parc ne fait pas honte à sa réputation. Dès les premiers mètres nous restons bouches bées devant ces beaux paysages. Des pics de granites se reflétant dans des eaux de couleurs vertes, turquoises, bleues… au choix!
Nous marchons seuls pendant près de 5h avant d’arriver au premier refuge avec en ligne de mire les fameuses Torres et en contournant un lac d’un bleu turquoise incroyable!
5 heures de plus et nous voici au glacier Grey. Nous commençons à avoir l’habitude de voir de magnifiques glaciers, mais l’on n’arrive pas à s’en lasser. Ils ont tous quelques choses de différents. Celui là ne fera pas exception. Il possède une énorme base qui se divise en trois bras avant de se jeter dans la lagune du même nom où les icebergs bleus fluos (question à deux euros pourquoi les glaciers sont bleus ?) se répandent le long du plan d’eau.
Le camping se situe à quelques mètres au dessus du glacier, du coup nous aurons tout le loisir de prolonger le plaisir en regardant un beau coucher de soleil en croquant dans nos formidables sandwichs racis à la mortadelle! Heureusement que le paysage compense!
Fourche 2 du W – Le cirque
Le lendemain sous un ciel menaçant nous nous rendons dans la deuxième fourche du W pour avoir un beau point de vue sur un cirque de montages impressionnant.
L’ascension se fait au pied d’un énorme glacier où les avalanches font rage.
Le chemin est plutôt bien marqué ce qui ne m’empêche pas de me perdre et de retrouver Laure une heure et demie plus tard se demandant où diable j’avais bien pu passer! Malgré cette sortie de piste, nous profitons pleinenment de ce cirque grandiose même si le beau temps n’est plus au rendez vous!
Cependant le lendemain le grand ciel bleu me motive pour repartir à l’ascension du mirador (4h de plus pour une journée prévue de 10h de marche… il faudra se dépêcher) pendant que Laure avance tranquillement vers la dernière fourche sous un soleil de plomb!
Sous un ciel bleu le cirque est encore plus impressionnant d’autant qu’à cette heure matinale je suis totalement seul sur mon mirador à crier à tue tête “I am the king of the world”
Fourche 3 du W – Les Torres
Je rattrape Laure après 6h de marche effrénée dans une belle nature juste avant la dernière difficile montée vers le mirador des Torres, point d’orgue de cette sortie!
Les jambes sont lourdes et nous commençons sérieusement à manquer de carburant. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu que nous commettions un meurtre lorsque nous avons vu un Américain manger du Toblerone ; le supplice en ce temps de disette était insupportable, nous avons failli lui sauter à la gorge. Mais nous arrivons tout de même épuisés devant ces imposantes tours de granite, version mastodonte au soleil couchant (dans l’axe dommage pour les photos!!) sous un magnique ciel bleu! Comme il est tard nous sommes de nouveau seuls à admirer ce beau spectacle sous un vent glacial!
Le lendemain le temps est affreux, vent violent, pluie, les montagnes ne sont plus visibles! Nous avons eu la dernière fenêtre de beau temps ; Un peu de chance climatique, ça fait du bien!
Torres del Paine est donc fidèle à sa réputation. Cette montage (a priori de formation géologique totalement indépendante des Andes) se dresse bien au milieu d’un des parcs les plus beaux que nous ayons vus depuis quelques temps… mais c’était avant de faire cap vers la fin du monde à Puerto Williams dans la commune du Cap Horn (province Antarctique Chilien).
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Le paradis terrestre. On va y aller un jour, c’est sûr.
J’en perds mes mots.
On ne peut que se répéter devant tant de beauté. Nous sommes subjugués. Vous êtes vraiment récompensés de votre courage et de votre ténacité mais attention à vos limites.
Bises à tous deux et bonne fin de séjour.
Coucou Laure et Cyril,
(…mais en avez-vous, parfois je me le demande !!)
Je vous livre une explication scientifique pêchée sur internet pour le bleu des glaciers :
“L’iceberg est constitué de glace polycristalline (taille des cristaux < 1 cm) et contient de nombreuses micro-bulles d'air. La lumière, qui vient principalement du ciel, ne se propage pas en ligne droite ; elle est réfléchie/diffusée par les interfaces des cristaux et les micro-bulles, et cette lumière ressort par toute la surface de l'iceberg. C'est parce qu'elle fait ce long trajet au long duquel les différentes longueurs d'ondes réagisssent différemment (absorption préférentielle du "rouge") que la lumière qui ressort est bleutée."
A part ça, profitez bien de la Patagonie, et comme l'écrit Françoise, attention à vos limites
Que de paysages et photos magnifiques! Ca fait rêver et donne envie de suivre vos traces.
Bientôt le moment où nous pourrons partager avec vous ressentis, anecdotes et autres aventures. Pour l’heure, prenez-soin de vous et mettez-vous en plein les mirettes
Nous nous inquiétons pour le repas de Noël. Allez-vous dévorer tout le foie gras et la dinde aux marrons pour combler vos carences ou alors votre pauvre petit estomac ne va t’il pas supporter autant de nourritures d’un coup!! En tout cas, vous semblez en manque de chocolat. Le message est bien passé, nous ferons les réserves!! (à moins que vous ne préfériez de la mortadelle!! joke)
Finalement le trekking est un super moyen pour découvrir sur quelques jours un site. On pourrait essayer d’organiser ça dans les Alpes ou Vosges où il y a sûrement de très beaux (pas aussi beaux mais bon, à l’échelle française) lieux à découvrir.
Bises.
Merci pour l’explication scientifique
Et puis nous sommes à Buenos Aires maintenant, le prochain danger (peut être le plus grand depuis qu’on est parti) consiste à prendre l’avion pour traverser l’atlantique et essayer de faire fasse aux grêves en France.
Sinon nous avons plus atteint les limites de la mortadelle que nos propres limites pendant ce trek. Donc pas de soucis à avoir
Sinon Laurence, nous avons déjà en tête le GR20 en Corse. A priori tout aussi beau. On a aussi des supers trucs en France!