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Loading ...Après les vosges et la Bretagne, voilà la Suisse au programme de notre tour du monde. La région des lacs a un petit air de chez nous. Sauf que pour l’apprécier, il faut être motivé (et fortuné !). Le Chili regorge de parcs nationaux. Après Puerto Varas et son église copiée d’un modèle de la forêt noire,
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nous fonçons vers le parc Vincente Perez Rosales et ses miliers d’hectares protégés. Sac sur le dos, tente prête à être dépliée, provisions pour trois jours, nous sommes motivés. Sauf que voilà, une fois de plus, à l’entrée du parc, on nous annonce que seul un chemin de 12km est ouvert au public. Le reste ? Des sentiers privés, où il faut négocier le droit d’entrée avec le propriétaire. Ou des chemins accessibles uniquement en bateau privé pour une petite fortune.
Quant au camping dans le parc, au bord du lac, il est interdit faute de… rats ! Apparemment ils transmettraient une “plaga”. Vous avez dit “plaga” ? C’est quoi ça ? Nous voilà en train de nous imaginer agonisant de la peste en contemplant un rivage inaccessible.
Nous partons tout de même vers le pied du majestueux volcan, et décidons de camper à la sauvage loin des rives et des rats, au milieu de la forêt.
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Alors que nous nous promenions dans les bois pendant que les rats n’y étaient pas, nous tombons sur deux américains qui philosophaient au milieu des trainées de laves sur leurs problèmes existentiels. Nous prenons part à la conversation et faisons un bout de chemin ensemble. Ils nous invitent alors à partager leur bateau du lendemain (et son coût) : la traversée coûte 100$, et c’est le seul moyen d’arriver au début du sentier de randonnée qui pourrait, lui, nous ouvrir les portes merveilleuses du parc. Nous refusons un peu frustrés, mais c’est hors budget.
Ils viennent de San Francisco, Joe habite dans une maison bleue accrochée à la colline où l’on vient à pied, on ne frappe pas, lui et ses collocs ont jeté la clé. Après quelques heures sur le même sentier, ils nous invitent alors à monter dans le même bateau. Quitte à payer, autant en faire partager les co-randonneurs. C’est chouette, les américains hippies !
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Ils ont la cinquantaine (Stevens un peu moins), et ont vécu le San Francisco peace and love and tous unis, puis ont vu l’esprit communautaire s’effriter au fil des ans. Bien triste, même s’ils sont encore visiblement porteurs des valeurs d’entraide et de partage du peanut butter. Oui, parce que, selon vous, ça mange quoi, un américain, au repas, en rando ? Du peanut butter, du miel, des M&Ms, des fruits secs, du fromage, du chocolat… Euh, ben voilà. Le tout à la petite cuillère. Et comme ça ne nourrit pas vraiment, on remet la même opération toutes les deux heures. Autant dire qu’on n’était pas exactement sur le même schedule au niveau culinaire !
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Nous retrouvons donc nos compères le matin au bord du lac, montons dans leur barque et partons pour une splendide traversée. Nous sommes en extase, et ravis de cette chance inouïe ! Et puis la région des lacs, c’est quand même mieux vu d’un lac ! Aucune route, aucun sentier en bordure, des rivages vierges… Seules quelques maisons éparpillées, accessibles uniquement par bateau.
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Puis c’est parti pour une bonne journée de randonnée, direction les sources d’eau chaude. Les Américains sont fidèles à eux mêmes : ils s’extasient sur la moindre branche, le nuage, les strates de cendre, les cascadounettes. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas perdu leur capacité d’émerveillement. “It’s the most beautiful thing I’ve seen in my life !!”. Ah bon ? Encore plus belle que la plus belle chose que tu avais vu dans ta vie il y a 5 minutes ?
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Nous contemplons donc avec eux et profitons de cette joie de vivre. Sur le chemin, plusieurs ponts suspendus peu aguichants. Et aussi une rivière peu profonde, certes, mais sans pont. Voilà nos joyeux compères en train de jeter des pierres dans la rivière pour construire un passage. De vrais castors. Le temps de réaliser l’ouvrage, Joe est mouillé de la tête aux pieds par les éclaboussures. Cyril s’en est mieux sorti, mais il glisse lors de la traversée et finit les deux pieds faisant flop à chaque pas. Moi je suis bien sèche. Merci les garçons !
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Nous nous arrêtons en route pour discuter avec une gentille dame, qui vit perdue au milieu du parc et vend son fromage et son miel. Stevens, le reporter, en profite pour l’interviewer et lui poser des questions sur son mode de vie : en hiver, ils sont coupés du monde pendant 6 mois, isolés par la neige. Ils sont auto suffisants. Il faut dire qu’il faut une journée de marche pour arriver aux bords du lac, et de là il faut encore une heure et demie de bateau à moteur pour rejoindre la route. Quand les enfants vont à l’école, dès 6 ans, ils sont en internat. Sa fille a 5 ans. Bientôt la séparation…
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Nous achetons du miel et du fromage et repartons vers les termes. Nous arrivons à la tombée de la nuit (rythme extasié oblige !), et ne pouvons pas nous beigner, à cause d’un propriétaire ronchon qui demande un prix peu acceptable (inflation de 100% en un an !). Car nos amis s’étaient renseignés sur le trajet, les prix, les distances. Sauf qu’aucune information n’était juste ! Résultat, alors que nous devions arriver le lendemain matin, nous avons une journée entière de plus à faire avant le premier village. Or ayant grignotté tout le trajet, nous nous trouvâmes forts dépourvus lorsque le bivouac fut venu. Plus une miche de pain à l’horizon !
Le lendemain nous continuons au même rythme très détendu, sauf que les estomacs crient famines. Joe et Stevens sont ravis de s’étouffer avec des cuillères de peanut butter, Cyril et moi regrettons nos sandwichs quotidiens.
Nous frappons aux portes des rares fermes que nous rencontrons pour quémander du pain, sans succès. Finalement nous rencontrons une abuela, la soixantedizaine bien en forme, qui nous vend un petit bout de fromage et 4 bouts de pain avant de foncer au galop sur son cheval ! Sauvés !
Nous traversons encore quelques paysages alpins magnifiques, certains recouverts de cendre fraiche à cause d’un voisin un peu envahissant, le volcan Puyehue, entré en éruption après un demi siècle de sommeil.
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Nous croisons encore la route de sympathiques locaux, avant d’arriver, à la tombée de la nuit, au bord du lac, pour y planter notre tente. Nous faisons un feu en sirotant le vin que nous avons trouvé à la hacienda du coin, qui ne vendait que le stricte nécessaire : de l’alcool et des sardines. Visiblement, les locaux, dans ce cadre splendide, cherchent à élargir leurs horizons. Il faut dire que le choix des fréquentations doit être limité. Comme le dit Stevens, “comment tu fais pour tirer un coup quand tu as 15 ans ici ?” On ne pourrait pas mieux le dire.
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Nous prenons le bus à 6 h du matin le lendemain. Direction Osorno, où nous disons au revoir à nos supers compagnons de route
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et prenons, enfin, un bon petit déjeuner, puis nous prenons la route et embarquons pour l’île de Chiloe.
A peine sur le ferry, je crois apercevoir un pneu qui flotte, puis je me rends compte que c’est une otarie ! (c’était pas facile à reconnaître, elle ne clappait pas dans ses mains et n’avait pas de balon).
Puis Chiloe, ses villages de pêcheurs, ses 200 églises en bois et sa pluie quotidienne.
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Nous irons peut-être voir les colonies de pingoins, plus au nord, si le temps le permet. En attendant, nous faisons notre premier restaurant au Chili, pour goûter la spécialité locale : le Curanto, une couche de moules et de palourdes, de la viande fumée, de la saucisse, du poulet, de la patate et du pain cuit à la vapeur ; dans l’autre assiette, du saumon à la saucisse et au fromage. Raffiné. Vive la gastronomie américaine. Impressions à vif de Cyril : “C’était pô bon !” Ouinnnnn !
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Les photos sont très belles! Je ne sais pas si c’est le cas mais ça semble calme et reposant.
The most surreal part of the story is the notion that “Joe” and “Stevens” are in any way representitive. What a wonderful assumption!! (Warning: coming to the US could prove dissappointing.)
Vous faites toujours de nouvelles découvertes magnifiques. Heureusement que les américains ont eu pitié de “pauvres” français qui tiennent un budget serré. Et cela vous a permis, une fois de plus, d’être en osmose avec des populations isolées.
Profitez bien de ce dernier mois d’aventures.
Bises
Hey Andrei, maybe they are representative of the Americans who get lost in the middle of national parks in Chile and lived in Alaska ! They advertised a lot about Hawai and made us want to go there (you’re from there right ???) !
Sinon c’est vrai que c’était très calme (reposant bof, les nuits dans la tente sans matelas sont jamais très reposantes, et il y en a encore quelques unes en vue !). Et c’est vrai que c’était chouette de rencontrer des voyageurs généreux qui ont eu pitié de nous, vivement nos prochaines vacances en tant que travailleurs, on invitera les tourdumondistes à monter dans notre bâteau !