(oui, depuis le dernier article nous avons appris que “cumbre” etait feminin !)

Après notre ascension avortée du Chopicalqui, nous avons eu droit à une séance de rattrapage : notre guide, commercial, nous a offert un petit sommet, le Vallunaraju et ses 5700m d’altitude.

Cette fois, nous partons avec un groupe : il y a Tes, le belge. Avec son accent, à chaque fois qu’il parle, nous croyons qu’il raconte une blague et attendons impatiemment la chute qui ne vient pas forcément. D’ailleurs, il parle tout le temps, le Tes, c’est fou ! Il n’y a qu’à partir de 5000m qu’il ne trouve plus le souffle pour raconter ses anecdotes !

Et puis Hanan, l’Israélien. Les israéliens, c’est comme les russes : leur réputation de voyageurs n’est pas à envier. Pas plus tard que mardi, Wilder, notre guide, nous disait qu’il n’acceptait plus les Israéliens : “ils sont tous à moitié fous, après leur service militaire”. Pour les russes, il nous avait fallu à peu près 5 min lors de notre dernière rencontre pour constater que leur réputation était justifiée. Pour l’Israélien, ma foi, il fait plutôt honneur à son pays. Il est toujours content, et partage ses bonbons et chocolats. Un bon partenaire de voyage quoi ! Et ce malgré le service militaire, qu’il a fait à 18 ans, comme tout le monde, garçon ou fille, pendant 3 ans. Il était à la brigade “bombes”, et en a vu plus d’une exploser, à Jérusalem ou à la frontière. Faut avouer qu’il y a de quoi avoir un pète au casque après ça ! Mais lui s’en sort plutôt bien…

Et puis il y a le Suédois, arrivé la veille à Huaraz, et qui a décidé de foncer tête baissée vers le sommet. Sauf que le brave Viking ne s’est pas acclimaté, et qu’on ne passe pas comme ça de 3000m à 6000m ! Résultat, nous commençons l’ascension, un peu brutale certes, qui doit nous mener au camp de base à 5000m. Le pauvre a hérité de la tente la plus lourde. Il souffle, il peste, il crache ses poumons.

Arrivés au camp de base, il se met à neiger. Nous montons le camp et partons nous entraîner à escalader un mur. C’est ce qui nous aurait attendu au Chopicalqui, 3 fois et sur 70 m !

Après quelques histoires belges pour nous endormir, nous nous couchons à 19h ! Rével à 2h du matin (c’est mieux que la dernière fois). Le ciel est parfaitement dégagé, nous avons une chance de cocu (à qui la faute ???). Le Viking capitule : il ne se sent pas très bien avec l’altitude, a été découragé par la montée de la veille, et puis, s’il abandonne en cours de route, c’est tout le groupe qui doit faire demi tour. Alors il préfère ne pas risquer le coup. Fair play !

Je pars donc avec tous mes hommes !

Je ne sais pas quelle mouche a piqué le guide de tête, wilder, mais il s’est mis en tête de faire l’ascension au pas de course. Il double le groupe de devant, galoppe, évite les pauses. Résultat, au bout de 3h30, au lieu des 4 ou 5 annoncées, nous sommes au sommet !

Le Belge et l’Israélien sont à bout de souffle, mais l’Israélien, fidèle à lui même, exulte. Il est content ! Et le voilà parti pour une séance photo déchainée : de face, de dos, sur un pied, les bras levés !

Cyril et moi faisons un peu les enfants gâtés de la montagne : ouais, c’est sympa, mais le Pisco c’était plus beau. Et puis c’est même pas 6000m. Mais bon, on est contents quand même, il fait ultra beau, et la vue déchire. et puis, l’enthousiasme israélien est contagieux. “Nice you said ? It’s not nice, it’s amaaaaazing, fantastic, magical !”. Quant au belge, il est ravi d’avoir réussi “la chose la plus dure qu’il ait faite dans sa vie”. Il faut dire qu’il est asmatique, en plus d’être bavard, alors vous imaginez le challenge de l’ascension.

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Nous redescendons en admirant le glacier. Retour au camp à 9h. Le suédois est un peu frustré, mais il a repris du poil de la bête, et compte bien retenter un pic après s’être acclimaté.

Nous plions bagages et redescendons jusqu’à la route.

De retour à l’hotel, je suis ko technique. Je crois que la semaine était un peu éprouvante. Résultat, je ne quitte pas mon lit, avec une migraine épouvantable. Pendant ce temps, Cyril fait la chouille avec Sophie, une Bretonne hippie de 50 ans qui a vendu sa maison pour partir crapahuter avec sa tente toute seule en Amréique latine, puis en Asie. Et puis il retrouve aussi Daniel, le Suisse avec qui nous étions partis à El Altar, en Equateur. Au programme, pâtes cuisinées par Sophie et liqueur de coca apportée par Daniel. Je suis deg. Mais aujourd’hui j’ai la papate, je vais demander ma séance de rattrapage !!!

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