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La piste la plus mauvaise du monde…

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Laure est réveillée aux aurores par le chant « mélodieux » des coqs. Bonne nouvelle pour moi, puisqu’elle décide alors de sortir acheter deux croissants qu’elle avait identifiés la veille à la Terrasse !

Ils ne sont pas extraordinaires, mais quand même, c’est mieux que rien J Nous attendons donc gentiment sur la terrasse notre chauffeur qui arrive avec le petit quart d’heure de retard de politesse. Il discute d’abord avec un autre groupe de touriste pour leur louer une camionnette pour rentrer sur Tana. Les négociations sont âpres et serrées, nos collègues franchouillards ayant des arguments de poids du style « eh oh on n’est pas la bank of Africa ».

Voilà c’est notre tour ! On lui explique donc notre projet et en bon Français bien chiants on lui explique qu’on veut absolument par la route côtière et non la route des terres J

Du coup c’est plus cher ! Car il ne faut plus 2 jours pour se rendre à destination mais 3. Pour faire 500km on vous laisse imaginer l’état de la route. On négocie un prix à 150000Ar la journée, essence à notre charge. C’est ce qu’il y avait dans les guides. Du coup on accepte.

Il faut également payer le retour du chauffeur à vide, qui se fera en 2 jours.

Du coup 5 jours à 150000 + 1000km à 16L au cent (oui c’est un monstre son 4*4), ca nous fait plus de 1million d’Ariary. Wahou c’est impressionnant… sachant que les distributeurs ne donnent pas plus de 300 000 d’un coup et qu’il n’y a pas de banque sur le chemin, je ne sais pas comment on va retirer !

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En tout cas, on jette nos sacs dans un énorme Nissan Patrol et c’est parti… enfin presque ! D’abord il faut retirer de l’argent, faire de l’essence, acheter de l’huile et u liquide de refroidissement et déposer la moitié de l’argent chez le patron !

Première étape. La banque… on s’en sort difficilement après avoir du retirer 5 fois le montant maximum et avoir bloqué une carte. En effet ma banque (Boursorama pour ne pas la citer) m’expliquera plus tard, qu’en raison de politique anti-fraude, il bloque les cartes lorsque plusieurs retraits sont effectués depuis la même machine dans un laps de temps court… il faudra peut être leur expliquer qu’à Madagascar le montant maximum de retrait correspond à moins de 100€… alors certes là vie n’est pas chère, mais dans certain cas, on a besoin de plus J

Enfin bref, les malgaches qui font la queue derrière nous au distributeur nous regardent bizarrement. Il faut dire que le salaire mensuel moyen étant de 100 000Ar, on a l’air malin avec nos 1,3 Millions sur nous… on s’empresse donc de rentrer dans la voiture et d’en donner la moitié à Fisher, notre chauffeur. On continue nos petites emplettes, essences, etc… et c’est bon on peut partir sur la piste !! « c’est bon Monsieur vous êtes prêts » me dit Fisher ! Oui oui, il ne parle qu’à moi ! Il a compris qui était le chef dans cette voiture…

Ceci dit après avoir vu que Laure gérait le portefeuille il a subtilement remplacé le Monsieur, par le Madame dans toutes ces phrases… du coup c’est moi qui disparaissais !

Nous n’avions pas fait 500m que nous tombons sur le premier barrage de police. Le policier demande à Fisher de sortir et « d’amener les Vazahas un peu plus loin ». On attend, on attend, on attend… puis on peut repartir. Fisher nous explique que les policiers lui ont demandé de l’argent mais « qu’il refuse de payer quoique ce soit, car tout est en règle et qu’il n’a rien à se reprocher ».

Un peu plus loin, un barrage de la gendarmerie… on attend, on attend, on attend… Fisher revient, c’est bon on peu continuer.

Encore quelques kms et la barrage militaire… on attend, on attend, on attend, Fisher revient et « Désolé Madame, mais il me manque un papier de mon permis, je l’ai oublié chez moi, on peut pas passer ».

Nous voilà donc en train de revenir sur nos pas pour aller chercher ce foutu papier chez lui. Enfin bon de toutes les façons on n’a pas vraiment le choix ! Et Fisher de se retourner toutes les 2 minutes en disant « Désolé Madame ».

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Une fois le papier en sa possession, nous repassons donc par tous les barrages. Là, les militaires ne posent pas de problème et nous pouvons enfin avancer un peu plus rapidement…. Enfin aussi rapidement que le permet la piste qui est effectivement dans un état lamentable.

Cependant Fisher ne semble pas être un malade du volant. Je trouve qu’il roule assez doucement. Ou alors il veut prendre soin de nous ! Va savoir !

Au beau milieu de la piste, un panneau bleu et blanc nous indique que le stade vélodrome se trouve à environ 9000km sur notre gauche ! Excellent ! Je suis obligé de demander à Fischer d’arrêter la voiture pour prendre le panneau en photo ! Mythique, allez l’OM !

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La piste est parfois dure, parfois sablonneuse, parfois bosselée. Il fallait effectivement un 4*4 de compétition pour passer là dedans. Fisher nous vante les bienfaits des « 6 cylindres »… si il le dit !

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On arrive à Manombo, où l’on s’arrête pour manger. Il n’y a pas de gargotte, mais Fisher nous amène dans une espèce de pièce, plein de mouches, ou une dame avec le visage bleue nous demande si on veut manger du poisson en sauce ou de la viande de brebis.

Va pour le poisson. On est au bord de la mer, autant en profiter ! Elle prend alors un poisson, le coupe en deux dans le sens de la larguer, me donne la tête, et Laure hérite de la queue !!!! Pourquoi j’ai jamais de chance ????

Bon c’est que maintenant il va falloir lui faire honneur à ce poisson ! J’attaque les joues, et ce que je trouve de chair, cachée sous les mouches… Fisher me recommande les yeux… je veux bien lui donner si il aime. Je suis vraiment généreux !

Enfin nous voilà donc bien repu ! On peut partir le ventre plein !

Les paysages qui défilent devant nous sont somptueux. Des plages désertes sur des dizaines de kilomètres, dévoilant un lagon d’un bleu turquoise, comme dans les photographies de magasines. Au loin de l’écume laisse deviner la trajectoire de la barrière de corail qui s’étend sur des centaines de kilomètres, protégeant le rivage des requins !

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On traverse de petits villages côtiers plein de charme, Salary, Bekodoy, Ambatamilo… à chaque fois des enfants accourent pour nous faire coucou. L’ambiance n’est pas la même que dans les villes. Le rapport au touriste non plus. Fisher nous dit qu’il n’y a pas d’eau courante ici (on s’en serait douté J) ! Par contre ce qu’on ne savait pas, c’est que les habitants creusent des puits et récupère de l’eau saumâtre… je crois qu’on a bien fait de partir avec le stock de bouteille d’eau minérale !

Les habitants sont des pêcheurs que l’on appelle des vezo. « L’économie traditionnelle des Vezo est la pêche. Les pêcheurs partent en pirogue à balancier et à voile carrée parfois pour plus d’une semaine pour aller pêcher des requins et autres gros poissons ou tortues. Le poisson est ensuite séché au soleil ou apporté frais aux familles des villages dispersés de Tulear à Morombe. Une partie est vendue ou échangée aux villes situées à proximité, dont Morombe, leur centre principal. » (source Wikipedia).

On croise quelques camions soit disant frigorifiques qui récupèrent le poisson pour l’emmener à Tulear. J’ai quand même des doutes sur le respect de la chaine du froid… pour notre part on mangera le poisson directement dans les villages, pour plus de sureté !

Les paysages qui se succèdent sont toujours aussi beaux, des cactus géants font leur apparition sur les bas coté. Les épines font bien 5cm de long. Mieux vaut ne pas s’y frotter de trop près.

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Pas de chance, quelques instants plus tard, un énorme cactus est couché sur la route. C’est que c’est hyper fragile ces bestioles, il a du se retrouver là à cause du vent. Il n’empêche qu’on ne peut pas passer. Nous n’avons pas d’outils dans la voiture. Il faudra faire avec les moyens sur bords.  Bout de bois, et clé à pipe pour casser les branches et les pousser sur les bas coté ! Fisher trouvera le moyen de se blesser au torse et à la main, violemment attaqué par une branche qui lui est revenu dessus (faut dire qu’il faut être un peu suicidaire pour pousser les branches pour les casser et non les tirer….). Après beaucoup d’efforts, et après que Fischer se soit fait soigner par infirmière Laure, nous voilà reparti !

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Ceci dit avec toutes ces histoires nous avons perdu beaucoup de temps. Entre les problèmes de papier le matin + les cactus sur la route on arrivera jamais à Morombe pour la tombée de la nuit! C’est pas grave, le routard nous indique que Andavadoaka est un superbe petit village, très accueillant! Effectivement il l’est… mais il n’est a priori pas si inconnu que ça! Alors que nous nous arrêtons dans un hotel splendide au bord de la mer, sur une falaise avec une vue magnifique on apprend que toutes les chambres sont prises… c’est pas grave “Allez chez Antoine, c’est le même prix!”… oui le même prix, mais 100 fois moins bien, peut on constater une fois devant. Fischer rentre pour se renseigner et ressort un peu embêté… c’est plein aussi! Il n’a jamais vu ça dans ce village!

Ben alors comment qu’on fait nous  ?? Fischer nous propose de dormir chez l’habitant dans “une véritable chambre malgache” précise-t-il. On se rend donc là bas et effectivement c’est sommaire. C’est deux fois moins cher que l’hôtel mais 1000 fois moins bien… en face de la boîte de nuit, ouverte sur le salon, pas d’eau courante, pas de toilettes.. enfin si… une cabane dans le jardin, où l’on peut se doucher (enfin se verser de l’eau prise dans le puits), faire petite et grosse commission à même le sol.. même pas un petit trou! A priori quand on a fini il faut jeter un saut d’eau pour faire passer tout ça derrière la mur… le plus sur est encore de se retenir!

La maitresse de maison nous propose de manger avec eux le soir, mais on préfère aller au premier hôtel trop beau pour manger du bon poisson! il faut marcher 10minutes au milieu de nulle part, avec zéro lumière (enfin si la lampe frontale qui a été d’une grande utilité!). Pas hyper rassurant, mais bon on est à la campagne, on risque pas grand chose et on a une vue magnifique sur la voie lactée… assez difficile à observer en France!

On mange donc des calamars sautés, plutôt pas mauvais même si je n’en raffole pas. On se rentre pas trop trop tard, car demain nous avons décidé de partir à 7h pour essayer d’arriver le soir même à Belo, histoire de ne payer que quatre jours au total et non cinq…

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