Notre première intention en posant le pied sur Java était de foncer au Bromo, qui n’est “pas le plus haut Volcan d’Indonésie mais de loin le plus beau”. Nous avons été refroidis quand le guide à qui nous nous sommes adressés nous a dit : “Malheureux, mais le Bromo est fermé depuis deux mois, il est en éruption !”. Mine déconfite de notre part. Plein de ressources, nous rebondissons : “Tant pis, nous irons aux parcs nationaux !” “Pauvres bougres, mais en cette saison pluvieuse, ils sont impraticables et de toute façon vous n’y verriez rien, les animaux se cachent”. Zut de zut.
Vite, direction le Merapi, paraitrait que c’est immanquable. “Grands fous, toutes les routes sont fermées autours du Mérapi qui crache des jets de lave à des km !” (Tiens, ce credo commence à avoir un air de déjà vu). Mais alors on fait quoi, nous, à java ? On danse la javanaise ???
Nous qui voulions voir la nature, les volcans, les forêts tropicales, nous voilà à faire le tour des villes. Et quand on dit ça, nos esprit d’européens imaginent tout de suite le vieux centre historique, la place du village, les promenades en bord de seine… Que néni ! Les villes à Java, c’est gros, c’est moche, ça pue !
Quelques précisions : la conservation du patrimoine est une expression inconnue au dictionnaire indonésien, tout comme les trottoirs, les feux verts pour piétons (ou les piétons tout court), le centre ville, les poubelles, les égouts… Ici, une ville moyenne fait plus de 5 millions d’habitants, qui ont chacun leur scooter. C’est ultra pollué, bruyant, surpeuplé. Invivable pour le badaud qui croit naïvement que l’on peut se promener…
Alors nous avons tenté Banyuwangi (pourtant on était prévenu par le lonely planète), Solo, censé disputer le titre de capitale culturelle à Yogjakarta, et qui a pour gloire son beau, impressionnant, raffiné, majestueux, grand palais ; Yogjakarta donc, dont le seul intérêt est de n’être pas très loin de Borobudur et de Pranbaman, mais dont chaque traversée de route s’avère être un challenge et demande à l’intrépide piéton de braver tous les dangers. Car si les Indonésiens sont d’une gentillesse extraordinaire, au volant, ce sont des fous sanginaires. Pas question de ralentir pour laisser passer un piéton ou une voiture. Vas-y que j’appuie sur le champignon, et advienne que pourra. Nous avons fui à Bandung, fameuse pour ses ambouteillages sans fin et que nous avons visité des heures durant en voiture, pris en otage par Donnie Darko le Sumo schyzo, pour finalement nous réfugier à Jakarkta.Ah, Jakarta, ses avenues paisibles, son petit port de plaisance, ses eaux turquoises, son air pur, ses habitants savourant la vie facile de l’ancienne Batavia, son coeur historique et ses bâtiments magnifiquement conservés….
Oups, petite erreur de casting dans les photos. Reprenons : sa vie nocturne animée, ses tours à perte de vue, ses centres commerciaux ! Oui, parce qu’au final, c’est ce qu’on a préféré à Jakarta (avec Nouri bien sûr) : le mall, dernier retranchement possible au coeur de la propreté, de la clim, d’un espace où le piéton est roi, et surtout, parfaitement dépeuplé ! Ah, Louis Vuitton, Chanel, Gucci… Quelle merveille ! (Voyez à quelles extrêmités nous en sommes réduits).
Après ce craquage nerveux, nous avons décidé de prendre les choses en main : fuyons !!!
Nous avons donc sauté dans un bus. Sumatra, nous voilà ! Notre dernier contact avec Java : le ferry, surpeuplé, pollué par les passagers (100% des hommes sont fumeurs), bruyant (ils n’ont rien trouvé de mieux que de faire un karaoké à 2h du matin).
Autant dire qu’on sait ce que l’on quitte et qu’on ne regrettera pas.
Mais déjà, la verdure, les espaces sauvages…
Et un passager qui nous dit que le volcan Kerinci est fermé pour cause d’éruption.
Noooooooooooooon !!!!!!!
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Normal que l’expression “conservation du patrimoine” ne soit pas javanaise puisqu’il n’y a pas de patrimoine! Mais si le coeur t’en dit, dans un an, rien ne t’empêchera de résoudre ton problème d’emploi en proposant au ministère indonésien adéquat de créer une unité de conservation du patrimoine et le patrimoine qui va avec. Voilà un beau programme ! Qui te permettra en outre de retourner dans ce pays et d’y voir des volcans éteints et des parcs nationaux accueillants.
Votre album photos de Jakarta m’a désespéré.
Et les façades des magasins de luxe ont beau être plus propres, je les trouve encore plus laides que le reste.
Tu les trouves laides parce que tu ny a pas trouve refuge apres lagression sonore, la pollution et les odeurs. Nous on etait beats devant !!! Tu vois, ca compense avec les beaux paysages…