Notre baptême du feu du taxi brousse. C’est un transport en commun qui dessert la majorité des villes d’une façon régulière (plus ou moins) mais aléatoire… comprendre qu’il part quand il est plein mais que lorsque l’on demande la durée d’attente on obtient inlassablement la même réponse « Il part tout de suite » !
Départ de chez Sakda en taxi pour la gare routière. On arrive après une bonne demi-heure de route et là 5/6 personnes se jettent littéralement sur notre taxi en parlant au chauffeur en malgache pour l’amener au plus près de leur coopérative de taxis brousses. On se retrouve sur une espèce de terrain vague qui ne ressemble absolument pas à une gare. On s’arrête cependant devant une camionnette Mazda qui ressemble apparemment à ce que l’on cherche.
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Petite négo de prix pour passer de 15000Ar à 10000Ar chacun. C’est 2/3k trop cher mais ça nous convient pour une première. On monte à l’arrière et le moins que l’on puisse dire est que l’on est serré. 4 par rangée pour 4 rangée, 3 à l’avant et 2 dos aux sièges conducteur et passager… ce qui fait un total de 21 personnes dans ce tas de ferraille. Les bagages sont attachés solidement sur le toit. La charge est aussi haute que la camionnette. A mon avis au premier virage on se retourne

J’ai une magnifique barre de ferraille dans les genoux qui sont eux même dans mon front mais c’est pas grave, ce n’est que 4 heures de trajet (pour 200km) et puis il y a la télé… 50 minutes d’attente, le taxi bouge, arrive sur la route et…. premier contrôle de police. On comprendra rapidement qu’il y a des barrages de police tout du long qui demandent quelques 500Ar pour passer (et tout ça devant des panneaux « halte à la corruption »). Enfin, le chauffeur gère, il a l’habitude et l’on peut redémarrer… pour s’arrêter 3km plus loin. On prend deux nouveaux voyageurs… aucune idée de l’endroit ils sont montés (peut être sur le toit) en tout cas c’est de nouveau reparti !
Et là c’est le drame. Énorme envie de faire pipi. Je serai heureusement sauvé par un arrêt relativement rapidement. Là des dizaines de personnes se précipitent à la fenêtre en nous présentant des plateaux remplis de beignets, poulets grillés et autres mets. Pour le moment on observe. La vue des étales de viande macérant depuis le matin sur les comptoirs au soleil à Tana ne nous rassure pas vraiment. On va pas commencer par une tourista le premier jour !
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Le voyage passe finalement assez rapidement, les paysages sont magnifiques, des montagnes, des rizières, des paysans au travail dans les champs, des fabriques de briques rouges, une belle route sinueuse, des barrages de police et un « soap » malgache à la télé (qui par ailleurs à l’air très drôle, les gens se tordant de rire autour de nous).
Après quelques évitements de poules, oies, canards, chiens et enfants nous voilà arrivés à Antsirabe.
C’est la cohue… des conducteurs de « pousses pousses » s’accrochent sur le taxi, repèrent les pauvres (enfin riches) Vazahas que nous sommes en nous suppliant de les choisir. Pour garantir un semblant d’équilibre on prend le premier, « petit Jean » qui a l’air vraiment gentil. Il est tout petit, pieds nus, quelques dents en moins, la trentaine et parle un Français hésitant. Mais il était le premier !
A peine descendus du taxi que les chauffeurs des pousses-pousses essaient de récupérer nos bagages. On maitrise la situation avec autorité pour se garder un peu de poids dans la négo. On a vu dans le guide que la course s’élevait autour de 1000Ar. C’est ce que l’on demande mais on nous fait gentiment comprendre que la ville est à 3km. Ils nous proposent 5000Ar par personne. On finit à 5000Ar pour deux ce qui est certainement déjà trop élevé. Nous n’avons pas réservé d’hôtel mais tentons de se rendre dans un lieu que l’on nous avait recommandé à plusieurs reprises : « Chez Billy ».
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Laure est gênée de monter dans le pousse-pousse. De frêles gens, pieds nus qui tirent deux gros Européens, ça ne se fait pas en Alsace. Malheureusement ce n’est pas si simple. Il s’agit là de leur travail, certes difficile mais qui n’en reste pas moins leur gagne pain. Marcher serait vraiment injuste pour ces personnes. Alors respect des êtres humains ou valorisation de leur travail ? Cruel dilemne qui nous emmène droit dans deux splendides pousse-pousse bien rouges et bien bancales. Mais ça roule, malgré les apparences. Tout au long du trajet des guides touristiques essaient de nous vendre une descente sur la Tsiribihina en nous disant que 20 touristes viennent de partir avec eux pour nous prouver leur sérieux. Pas vraiment le bon argument puisque l’on a rayé cette activité de notre itinéraire car jugée trop touristique.
Enfin c’est pas grave, on verra plus tard. On arrive chez Billy, il reste une place au rez de chaussée, une fête est annoncée pour le soir même, on aura du mal à dormir mais on prend quand même. “Petit Jean” nous laisse son numéro de téléphone pour nous amener visiter les lacs et le retournement des morts dans sa famille le lendemain. Ca nous tente bien, on y réfléchira plus tard.
Là tout de suite on souhaite ressortir rapidement pour se promener avant la tombée de la nuit vers 18h. Retour dans la rue et à peine avons nous fait quelques pas que des pousses-pousses nous hèlent… il y en a des centaines dans cette ville. Mais là on souhaite vraiment marcher. Les gens sont gentils, ils nous disent bonjour, certains veulent de l’argent, d’autres juste un sourire. On fait le tour du marché et allons manger un bon poisson et un bon zébu en sauce à l’Arche, un repaire de touristes mais bon marché. On a au final déboursé 10000Ar (4€) pour nous deux.
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Nous avons également eu l’occasion de nous essayer à l’humour Malgache. L’accent aidant on a failli ne pas comprendre et passer pour des fous. Le Guide du Routard recommandait d’essayer le “Rhum poubelle” de l’Arche. Ayant vu le mot Rhum, nous ne nous sommes pas fait prier pour essayer, mais demandons tout de même au préalable de quoi il s’agit. On nous explique gentiment qu’il s’agit des fonds des verres des clients précédents. Bien sur nous n’avons compris qu’un mot sur deux, en gros « fond ». On acquiesce donc pensant qu’il s’agit des fonds de tonneaux. La serveuse un peu surprise nous répète trois fois de quoi il s’agit avant que l’on ne comprenne et réagisse…
Il n’en reste pas moins que nous n’avons toujours pas trouvé le fameux foie gras d’Antsirabe, et après avoir lamentablement échoué au test du vélo (Laure a trouvé le moyen de partir avec une grosse tendinite) nous rentrons à l’hôtel, histoire de récupérer un petite laine car il commence à faire sacrément frisquet.
Toujours aussi difficile de marcher 10 mètres sans se faire harceler par les pousses pousses. C’est vraiment désagréable. La ville est petite, nous voulons marcher à notre rythme et nous avons l’impression de leur refuser impoliment du travail. On se fait (pour)suivre par un pousse pousse le temps de faire le tour du lac asséché. Il nous propose également de nous amener le lendemain assister au retournement des morts et d’aller visiter les lacs voisins. On commence à douter un peu de l’authenticité de la cérémonie des morts. On apprendra par la suite que cette fête coute une fortune aux familles qui doivent financer la fête pour tout le village. Emmener des « Vazahas » est finalement un moyen assez simple de rentrer un peu d’argent frais.
Le soir venu, chez Billy, grosse ambiance et nous nous laissons tenté par quelques Rhums arrangés bien sympas (notamment le gingembre) et généreusement dosés. Billy est un bout-en-train marié à une Française. Il a habité à Istres et travaillait à Montgenèvre. Et cerise sur le gâteau, c’est le sosie de Basile Boli. Quand je lui fais remarquer il annonce fièrement que son surnom et « Basile Billy ».
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La soirée avance « arrosément », on rencontre pas mal de touristes qui partent tous faire la descente de Tsiribihina en pirogue. On discute assez longuement avec Juliette, une journaliste à Mayotte qui voyage seule. Elle a fait la veille « le retournement des morts » et nous confirme ce que l’on pensait. C’est interessant, cela représente un part importante de la culture locale, mais la journée est très longue et notre présence, appareil photo en bandoulière, tire un peu sur le voyeurisme. Il y a tellement de belles choses à voir sur l’île, que nous décidons de partir le lendemain et donc de faire une croix sur la cette fameuse cérémonie du retournement des morts.
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