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Ranomafana – La saison où il pleut

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Réveil dans les combles de Jocelyn. Très envie de faire pipi, bien tentée par une douche, ou au moins un lavage de visage et un brossage de dents (enfin, je parle pour moi, Cyril s’adapte très bien !). Héri, notre guide, est ponctuel. Nous montons dans une vieille 4 L, choppons un anglais au passage, et faisons les 7 km qui nous séparent de l’entrée du parc. Nous nous acquittons du droit d’entrée, choisissons la ballade de 6h au tarif de 60 00 Ar (pas donné), et nous nous engageons sur les sentiers de la forêt secondaire. Contrairement à la forêt primaire, jamais dénaturée par l’homme, la forêt secondaire a été détruite, parfois cultivée, mais a pu se reconstituer naturellement sur une durée de près de deux siècles, pour retrouver un état sauvage presque authentique. Elle reste cependant moins dense, est parfois parsemée de plantations de bananes, et certains habitant du secteur sont autorisés à venir s’y fournir en bois, selon certains quotas. Vu la corruption ambiante, on peut douter de l’efficacité de telles mesures, mais ma foi, les parcs sont tout de même des institutions dont les malgaches sont fiers, et auxquelles ils tiennent. On peut espérer qu’un équilibre est trouvé entre préservation de l’écosystème et contraintes économiques des populations locales. Il est dit que 50 % de notre droit d’entrée est reversé à des projets de développement économique en faveur des habitants de la région…

La course aux lémuriens commence : c’est en effet dans la forêt secondaire qu’ils sont visibles, plus habitués aux passages de touristes et aux flashs. Nous ne sommes pas déçus : nous apercevons rapidement nos premiers palémurs dorés. Pas très actif cependant. Il faut dire que ces jolies petites bêtes sont toxicos ! elles passent leur vie dans les vaps, shootés aux bambous cyanurés (mortel pour l’homme) et aux champignons hallucinogènes. Si c’est pas toxique, elles ne prennent pas !  Elles descendent le matin, prennent leur dose, se remplissent le ventre de terre pour absorber le poison, puis remontent dans leur arbre pour planer, triper, et accessoirement cuver pendant de longues heures de sieste. Nous voyons donc de jolies boules endormies. Dès qu’un groupe de lémuriens est dégoté par le pisteur, un appel est passé à tous les guides, sur leur portable, pour qu’ils puissent conduire leurs touristes sous l’arbre en question, pour les photos. Très authentique ! Autant dire qu’one st loin d’être perdus dans la jungle tropicale. Mais bon, Cyril a ses 75 photos de lémuriens endormis (et même une d’un qui saute !), alors on est bons, on peut s’enfoncer dans la forêt primaire. Là, la végétation est très dense, luxuriante, et le touriste se fait rare. Héri nous dégote une quinzaine de plantes médicinales au passage : la diarrhée, la fièvre, les moustiques, même la siphylis ! La forêt est une vraie trousse à pharmacie. Lui s’est fait piquer plusieurs fois apr des scorpions, dont une, grave, dans le cou. Les hommes du village lui ont fiat une incision dans le cou, lui ont appliqué une décoction d’herbes pendant 6 heures et… sauvé. Ils sont trop forts !

Sur le chemin, nous goûtons à un fruit étrange, dont la saveur rappelle le gingembre. Pas convaincus. Puis nous longeons la rivière. La brume se lève, puis une fine pluie, puis c’est le déluge. Bien sûr, nous n’avons pas nos K-way. C’est pas comme si le routard avait prévenu qu’à Ranomafana, il y a deux saisons : la saison des pluies, et celle où il pleut ! Nous arrivons donc au village trempés. Après un repas dans la même gargote que la veille (c’était bon, pas cher, alors parfois, halte à l’innovation !), nous avons un dilemme : nous somems congelés, nos deux seuls pulls sont mouillés, il est 15h. Comment faire ? Direction la piscine. Nous arrivons grelottants, posons nos affaires sur un banc, et nous jetons à l’eau… bouillante ! Il pleut, il fait gros et frois, et nous sommes dans une eau à 35 °C, fumante… Le bonheur ! Certes, elle est déjà beaucoup moins tranparente que la veille, mais qu’importe, nous sommes bien. Enfin, Cyril ne lâche pas le bord, et reste les yeux scotchés sur nos affaires. Il n’y a pas de casier, alors, pendant au moins 30 minutes, Cyril fait le guet et se transforme en statue. Je peux l’appeler, faire semblant de me noyer, lui désigner de jolies chinoises en maillot de bain, rien n’y fait : il ne détournera pas le regard de nos précieuses affaires. Jusqu’à ce que, finalement, il ait l’idée du siècle : rapprocher nos sacs du bord du bassin. Alléluia ! Ca y est, on peut batifoler ! Et heureusement, parce qu’on est bien décidés à rester au chaud jusqu’à la tombée de la nuit !

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